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L’ONU face à la candidature du Venezuela au Conseil des droits de l’homme

« Un vote pour le Venezuela est un vote pour la torture, le meurtre et l’impunité. » Malgré la violence de Nicolas Maduro dans sa gestion de la crise au Venezuela, celui-ci souhaite entrer au Conseil des droits de l’homme. L’Assemblée générale de l’ONU est appelée jeudi à élire 14 nouveaux membres pour le Conseil, un statut auquel prétend donc le Venezuela malgré l’opposition d’ONG et de pays d’Amérique latine. Le Conseil, créé en 2006 et basé à Genève, a la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits humains. Ses 47 membres sont renouvelés chaque année pour environ un tiers d’entre eux. Les postes sont à pourvoir à partir de janvier pour un mandat de trois ans et le vote est prévu à partir de 14 heures. Sa composition respecte le principe d’une répartition géographique, avec 13 sièges pour l’Afrique, 13 pour l’Asie-Pacifique, 8 pour l’Amérique latine et les Caraïbes, 7 pour l’Europe occidentale et autres et 6 pour l’Europe de l’Est.

Cette année, la candidature du Venezuela, pays en crise, est sujette à une forte controverse. Une cinquantaine de pays jugent illégitime la présidence de Nicolas Maduro et soutiennent son opposant Juan Guaido. Deux sièges doivent être attribués à l’Amérique latine. Le Brésil prétend à l’un d’entre eux et, le 3 octobre, le Costa Rica a posé sa candidature pour faire opposition à celle du Venezuela. « En raison des graves violations des droits de l’homme » constatées par l’ONU, « le régime du Venezuela n’est pas un candidat adéquat pour le Conseil des droits de l’homme », avait alors expliqué le président du Costa Rica, Carlos Alvarado. Il « serait inadmissible que siègent au Conseil des droits de l’homme ceux qui ont commis des violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité », avait renchéri le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro.

Fin septembre, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé de créer un groupe d’experts chargés d’enquêter sur les violations des droits humains commises au Venezuela depuis 2014, une initiative qualifiée d’« hostile » par Caracas. « La défiance en Amérique latine » pour l’un de ses membres à l’occasion de cette élection à l’ONU « est sans précédent », estime Christopher Sabatini, de l’université Columbia à New York. Mais « la manière dont les pays d’Amérique latine voteront n’est pas claire », le sujet n’ayant pas été beaucoup discuté, regrette-t-il. Grâce au Costa Rica, « les États membres de l’ONU ont le choix, il n’y a plus d’excuse à être obligé de voter pour le Venezuela », souligne Louis Charbonneau, de l’organisation Human Rights Watch qui a fait campagne contre Caracas avec une cinquantaine d’autres ONG internationales ou vénézuéliennes. « Un vote pour le Venezuela est un vote pour la torture, le meurtre et l’impunité. Ce serait une gifle pour les millions de personnes qui ont fui le pays » et « pour les innombrables victimes qui n’ont pas survécu », insiste-t-il.

Une institution fragilisée par le départ des États-Unis

Les 12 autres postes à pourvoir se répartissent comme suit. Quatre pays africains postulent à quatre sièges : Bénin, Libye, Mauritanie et Soudan. Les Pays-Bas et l’Allemagne sont candidats aux deux postes proposés à l’Europe occidentale. Pour l’Europe de l’Est, l’Arménie, la Moldavie et la Pologne sont en concurrence pour deux sièges, l’Indonésie, l’Irak, le Japon, les îles Marshall et la Corée du Sud étant en lice pour quatre sièges. Les membres du Conseil ne sont pas immédiatement rééligibles après deux mandats consécutifs. Ses membres peuvent être suspendus en cas de violations graves, mais seule la Libye l’a été en 2011.

Le Conseil a succédé à la Commission des droits de l’homme, discréditée par ses longs discours et ses partis pris. Il peine toutefois à rassembler les pays autour de la défense des droits fondamentaux et les États suspects de violations des droits humains mènent régulièrement la charge contre les enquêteurs et rapporteurs spéciaux par pays, chargés d’enquêter sur les régimes autoritaires. La logique des blocs et la politisation marquent les travaux du Conseil, et les États-Unis s’en sont retirés en 2018, dénonçant son parti pris contre Israël. Washington souhaite aussi que l’exclusion des États membres commettant de graves violations des droits humains soit votée à la majorité simple, et non aux deux tiers, et que le processus de sélection des États membres soit renforcé.

SourceLe Point

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