Ma Khafiya Âadham : l’Égypte, les Émirats arabes unis et Israël contrôlent la « World Checklist » du terrorisme

Courrier arabe

Une nouvelle enquête menée par la chaîne d’information «al-Jazeera», à travers son célèbre programme «Ma Khafiya Âadham», a révélé les secrets de la «World Checklist», la liste mondiale de vérification de personnes et d’entreprises classifiées comme terroristes, affirmant qu’elle exploitait sans vérification, les listes de terroristes de certains états comme l’Égypte, les Émirats arabes unis (EAU) et Israël.

L’équipe du programme, qui a pu accéder à la base de données de la société, à travers l’un de ses clients, a conclu que les sources utilisées pour la classification étaient en majeur partie des liens électroniques, qui revoyaient vers des sites médiatiques, avec plusieurs articles.

Une référence mondiale

La compagnie prétend que 49 des plus prestigieuses banques mondiales se référent à sa base de données, ce qui signifie qu’elle contrôle le marché mondial.

Selon l’enquête médiatique d’al-Jazeera, la société «World Check», se base sur les dispositifs de renseignements secrets de plusieurs pays, affirmant qu’elle utilisait les listes de pays arabes, singalant que chaque mois, 25 mille noms étaient ajoutés à la liste noire de la société, spécialement à celle du terrorisme, qui compte déjà des centaines de milliers de musulmans.

La non vérification lui sera-t-elle fatale ? 

Plusieurs plaintes ont été déposées contre la compagnie, par des personnes et sociétés qui ont été surprises de retrouver leurs noms sur la liste du terrorisme, alors qu’ils n’avaient aucune faute à se reprocher.

À ce sujet, l’avocat de défense des victimes de World Check a expliqué que «la société se basait soit sur des moteurs de recherche sur Internet pour remplir ses listes, soit sur une des listes envoyées par les gouvernements, israélien, égyptien ou celui des EAU».

Il expliqua également que la compagnie ne prenait pas le temps de vérifier les données obtenues, et qu’elle les utilisait directement, «ce qui engendra des erreurs de classification», avait-il signalé, et traîna la compagnie aux tribunaux.

Et comme justification aux faits, l’ancien consultant de World Check «Keneth Rogger» nota que «toute base de données commerciale extérieure, en relation avec des personnes dangereuses, devrait se baser sur des sources ouvertes, tels les articles de presse, et les affaires juridiques», affirmant que «la sécurité financière des clients est une tâche délicate, qui impose la diversification des sources, et la prise en considération de chacune d’entre elles».

Au final, l’émission a signalé avoir contacté l’administration de la société pour comprendre son rôle principal, et ses sources de référence, indiquant que cette dernière donna comme réponse: «Notre rôle principal se concentre sur la lutte contre les crimes financiers», tout en niant le fait que les listes soient secrètes, et affirmant que chaque individu avaient le droit d’obtenir une copie de son fichier personnel, ou de se renseigner sur sa position dans la liste.

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