Mediapart : «Le prince héritier saoudien frappe la monarchie en plein cœur»

Courrier arabe

Le site d’actualité français, Mediapart, s’est interrogé au sujet de dernières attitudes entreprises par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, entre l’arrestation des trois princes et la guerre pétrolière qu’il a déclenché contre Moscou.

Lors d’un article publié aujourd’hui mercredi, le 11 mars, et intitulé «Arabie saoudite: le prince héritier frappe la monarchie en plein cœur», Médiapart a commencé par signaler que les autorités à Riyad n’avaient pas nié les arrestations, annoncées vendredi par le Wall Street Journal américain, et souligna qu’elle a tenu à garder le silence, «ce qui signifie une approbation implicite», avait-il noté.

Pour l’auteur, Jean-Pierre Perrin, «le royaume wahhabite est un pays obscure, et il est très compliqué de savoir ce qui ce passe», alors il fait appel à Rigoli Roz, un spécialiste des affaires du Golfe, pour expliquer la situation.

Rigoli indique alors que «pour interpeller un des membres de la famille royale, l’ordre doit être signé par le roi Salmane et personne d’autre».

Il signale ensuite que même si des informations prétendent que le roi est en mauvaise santé, «on devrait se rappeler que le roi Salman avait reçu le ministre britannique des Affaires étrangères, la veille des interpellations». Il exclut ainsi le fait que le roi Salmane soit mourant et note que la question qui devrait être posée serait plutôt, «pourquoi le roi Salmane avait-il accepté qu’on interpelle son frère ?».

Les interpellations mystères

Le spécialiste explique que bien que le prince Ahmed ne veuille pas être roi, la famille royale, qui n’en peut plus de la politique défaillante de ben Salmane, aurait pu lui demander d’agir. «Ben Salmane a donc voulu rapidement lancé une campagne générale de nettoyage, au sein de la famille royale, pour garantir sa montée au trône de son pays», avait-il résumé.

À ce stade, Jean-Pierre Perrin signale toutefois que le royaume saoudien est rythmé par les campagnes d’arrestations fréquentes, dès la nomination de ben Salmane comme prince héritier de l’Arabie saoudite, en 2017.

Perrin rappela la campagne des arrestations du Ritz, lors de laquelle plus de 11 princes furent emprisonnés ainsi que celle lancée contre les opposants, les prédicateurs et les militants, tout en affirmant que «cette nouvelle campagne, qui donne au royaume l’image de l’instabilité, et fait peur aux investisseurs étrangers, est une partie du chemin que ben Salmane a choisi pour parvenir jusqu’au trône».

La guerre du pétrole avec Moscou

Jean-Pierre Perrin s’est tourné ensuite vers la stratégie adoptée par ben Salmane, dans le domaine pétrolier, après l’échec des négociations de l’OPEP, tenues la semaine dernière à Vienne.

Il expliqua que «la Russie inflexible, refusa la proposition de Riyad qui appela à baisser la production, alors ben Salmane a décidé d’inonder le marché, engendrant une baisse spectaculaire des prix, pour menacer Moscou et prouver que c’est lui qui a le dernier mot».

À la fin de son article, Parrin indiqua que contrairement à l’image donnée de lui par la Cour royale, Mohammed ben Salmane n’est pas apprécié par tous. Il raconte que le prince héritier avait été victime de plusieurs tentations d’assassinat, «mais son gouvernement se donne soigneusement à tout camoufler, perpétuant le mystère à l’intérieur du pays», avait-t-il conclu.

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