«Nous ne négocierons plus avec Haftar», affirme le président du Gouvernement libyen

Courrier arabe

En Libye, Fayez al-Sarraj, le président du Gouvernement d’union nationale (GNA) a décidé de ne plus négocier avec le général à la retraite Khalifa Haftar, l’accusant d’exploiter la crise du coronavirus pour relancer ses attaques contre Tripoli, et signalant que les forces du GNA ont repoussé ses milices et ont repris le contrôle de toutes les côtes de l’ouest.

Lors d’une interview accordée, hier mardi, au journal italien, la Repubblica, al-Sarraj déclara: «Je ne me mettrai plus sur la tables des négociations avec Haftar, après les crimes qu’il a commis à l’encontre de tous les Libyens… Nous avons toujours cherché à résoudre nos conflits à travers l’opération politique, mais Haftar refuse de reconnaître les accords qui en découlent», regrettant le fait que les efforts déployés pour résoudre la crise du pays soient sans résultats.

Il rappela la récente trêve humanitaire comme exemple, signalant que son gouvernement avait accepté d’instaurer un cessez-le-feu, alors que Haftar exploita la crise du coronavirus pour attaquer et prendre du terrain.

Il souligna toutefois que «malgré les attaques féroces, les forces du GNA ont repoussé les milices et ont repris le contrôle de toutes les régions côtières de l’ouest du pays, jusqu’aux frontières tunisiennes».

Des Syriens sont venus pour combattre avec Haftar 

Au sujet de la participation de combattants étrangers à la guerre en Libye, al-Sarraj nota «que ses forces avaient interpellé plusieurs des milices de Haftar», affirmant que son gouvernement détenait des preuves qui certifient la participation de mercenaires étrangers, au conflit libyen, au profit de Khalifa Haftar.

Il indiqua que ses preuves démontraient que «des Syriens sont venus depuis la Syrie, à travers des vols organisés depuis Damas vers Benghazi, à bord d’avions appartenant à la compagnie aérienne syrienne privée Cham Wings Airlines, incluse dans la liste noire du département du Trésor des États-Unis».

Dans cette même optique, Fayez al-Sarraj a nié la présence de mercenaires au sein des forces du GNA, signalant: «Nous n’avons pas de contrats qui nous lient avec des mercenaires… Nous avons signé une convention de collaboration militaire avec les Turquie, aux yeux de tous».

L’entretien avec le président du GNA, s’est aussi attardé sur la crise du coronavirus, au pays, et sur les mesures entreprises par les autorités pour limiter la propagation du virus et protéger la population, et précisa que «la Libye espérait le soutien des compagnies européennes et des ONG onusiennes, à commencer par l’OMS».

Notons toutefois qu’al-Sarraj avait rencontré le jour même les membres de son gouvernement, pour mettre au point l’état des lieux et discuter au sujet de la situation actuelle du pays, notamment après les victoires marquées par les forces armées sur terrains.

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