NYT: Benghazi, une ville à moitié détruite, assaillie par la corruption

« La police enrégimentée que le général libyen renégat, Khalifa Haftar, tente de construire est à la fois « plus puritaine et plus illégale que » celle de l’ancien homme fort du pays, Muammar Kadhafi », selon une enquête récemment publiée.

Une équipe du New York Times a trouvé dans le bastion de Haftar à Benghazi « une ville à moitié détruite, assaillie par la corruption, où des journalistes étrangers sont malmenés par des agents de sécurité, des résidents sont effondrés de peur d’être arrêtés arbitrairement et où des milices pro-gouvernementales ne répondent à personne ».

Cela est dû en grande partie aux accords négociés par Haftar, qui l’ont aidé à sécuriser la ville contre les groupes extrémistes, en s’alliant avec des groupes tribaux et des salafistes extrémistes qui « menacent désormais de bafouer ses promesses du maintien d’un ordre laïc ».

Les forces salafistes, a déclaré le Times, ont détruit des sanctuaires et des loges historiques appartenant à l’ordre soufi, une branche mystique de l’islam, et ont réprimé une célébration du Jour de la Terre, qu’ils considèrent comme hérétique.

De plus, les forces tribales sont soupçonnées d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires, des attentats à la bombe et des enlèvements.

Haftar a beaucoup compté sur la tribu Awaqir, dont les membres « se vantent maintenant de leur impunité » et revendiquent des postes importants au sein du gouvernement, après avoir été considérés comme les « exécuteurs » de Haftar pendant sa campagne pour reprendre Benghazi aux groupes extrémistes.

« Les Vengeurs du Sang », une milice Awaqir, est soupçonnée d’être impliquée dans la disparition, en juillet dernier, de la députée Seham Sergiwa, enlevée après avoir publiquement remis en question les efforts de Haftar pour s’emparer de Tripoli des mains du Gouvernement d’Entente Nationale, reconnu par l’ONU.

Non contents d’avoir écrit un message sur le mur de sa maison, avertissant contre toute critique aux forces de Haftar, les hommes armés ont écrit « Les Vengeurs du Sang », sur le mur, selon le Times.

Un porte-parole de Haftar a nié toute responsabilité, déclarant au Times qu’il s’agissait d’un acte de terrorisme.

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