Philippines: EI revendique le double attentat frappant une cathédrale

Deux jours après l’annonce de l’approbation massive, lors d’un référendum lundi, de la création dans le sud de l’archipel de la région autonome Bangsamoro dans le cadre du processus de paix avec l’insurrection musulmane, un double attentat a frappé dimanche 27 janvier la cathédrale de Jolo faisant au moins dix-huit morts, selon l’armée, sur cette île du sud des Philippines, qui demeure un bastion de l’organisation islamiste Abou Sayyaf.

Les autorités estimaient que l’attentat pouvait être le fait du groupe islamiste Abou Sayyaf. Mais c’est le groupe Etat islamique (EI) qui a revendiqué ce double attentat, a indiqué le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance jihadiste (SITE). L’EI a diffusé un communiqué affirmant que deux kamikazes s’étaient fait exploser dimanche à l’intérieur de l’église et dans le parking à l’extérieur, selon la même source.

La première bombe a explosé pendant la messe à l’intérieur de la cathédrale de Notre-Dame du Mont-Carmel, située dans le centre de Jolo, la plus grande ville de l’île du même nom, a déclaré le lieutenant-colonel Gerry Besana, porte-parole régional de l’armée. Une seconde explosion s’est produite à l’extérieur, sur le parking, quand arrivaient les militaires.

Des photos diffusées par l’armée montrent les portes et les fenêtres de la cathédrales pulvérisées, ses bancs retournés. Un photographe de l’Agence France-Presse présent sur les lieux a aussi vu de nombreux corps jonchant le sol.

Le porte-parole du président philippin Rodrigo Duterte a condamné « un acte terroriste »« Nous poursuivrons jusqu’au bout du monde les cruels auteurs de ce crime ignoble jusqu’à ce que chacun des tueurs soit amené devant la justice et mis derrière les barreaux », a déclaré dans un communiqué ce porte-parole, Salvador Panelo. « La loi sera sans pitié pour eux. »

« Abou Sayyaf, premier suspect »

Cinq soldats, un membre des garde-côtes et douze civils ont été tués dans ce double attentat qui a également fait 83 blessés, a déclaré M. Besana.

Le chef de la police régionale Graciano Mijares a de son côté fait état de vingt morts et 81 blessés. La deuxième bombe se trouvait dans le coffre d’une moto garée à l’extérieur de l’édifice.

Jolo fait partie de la région autonome Bangsamoro dont la création vient d’être plebiscitée lors d’un référendum. La mise en place de cette zone sur un territoire à majorité musulmane – alors que l’archipel est majoritairement catholique – vise à rétablir la paix après des décennies d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts. La province de Sulu, à laquelle appartient Jolo, bastion d’Abou Sayyaf, a globalement voté contre la création de la nouvelle région.

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