RD Congo: la police empêche une marche de l’opposition

La police congolaise a dispersé, vendredi, une marche organisée par l’opposition à Kinshasa, contre les tueries et une éventuelle « balkanisation » dans
l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté le correspondant d’Anadolu à Kinshasa.

Initiée par la coalition « Lamuka » qui réunit tous les leaders de l’opposition, la marche a été interdite par les autorités de Kinshasa, évoquant le caractère « sacré » de la date du 17 janvier, dédiée à la commémoration de l’assassinat du père de l’indépendance, Patrice Emery Lumumba en 1961.

Après une messe dans une paroisse catholique, le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018, Martin Fayulu et son allié, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, actuellement coordonnateur de « Lamuka », ont conduit la marche qui a réuni plusieurs centaines de militants dans la commune de Masina.

Après avoir marché plusieurs kilomètres à pieds, des militants -scandant des chants hostiles aux autorités-, ont été dispersés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.

Martin Fuyulu a été déposé à son domicile, à l’hôtel Faden House, au centre-ville, l’empêchant d’atteindre l’échangeur, lieu choisi pour clôturer la marche interdite.

Dans un communiqué, la veille, la police avait prévenu qu’elle disperserait « tout attroupement non justifié de plus de 5 personnes » à Kinshasa.

A Bunia (Ituri), dans le nord–est du pays, la marche des militants a été également interdite et étouffée par la police, d’après des médias locaux.

Dans la ville de Kananga (centre), les quelque dizaines de manifestants n’ont pas fait un kilomètre et leur rassemblement a été dispersé.

Depuis fin Novembre, les théories de « balkanisation » alimentent le débat en RDC où la société civile, les églises et l’opposition pointent la responsabilité des pays voisins dont le Rwanda et l’Ouganda dans les conflits armés.

Début janvier, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a dénoncé « un plan de balkanisation » à l’origine de l’arrivée en RDC d’ «immigrés rwandais ».

Il a même demandé au Rwanda, au Burundi et à l’Ouganda d’empêcher la venue de leurs populations sur le territoire congolais.

Adolphe Muzito, avait déclaré fin décembre qu’il fallait « faire la guerre au Rwanda » pour rétablir la paix dans l’est de la RDC. Martin Fayulu a confirmé la même théorie, allant jusqu’à dénoncer l’infiltration de l’armée congolaise.

L’ONU a balayé mercredi toute « balkanisation » du pays.

Lors d’une conférence de presse, la cheffe de la mission onusienne en RDC (Monusco), Leilla Zerougoui a affirmé qu’Il « n’y a personne, que ce soit dans la communauté internationale, que ce soit chez les voisins, qui a des visées territoriales sur le Congo », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse.

Lors de son premier conseil des ministres de l’année le président Felix Tshisekedi a affirmé que « la balkanisation n’aura pas lieu ».

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