RDC: Une policière arrêtée pour avoir tué un manifestant

Une policière a été arrêtée après avoir tiré à bout portant sur un jeune manifestant qui est mort mardi lors d’un rassemblement contre l’insécurité à Goma dans l’est de la République démocratique du Congo, a indiqué la police. «Je viens d’arrêter le policier qui a tiré à bout portant sur ce jeune. C’est une policière. Nous venons de la remettre entre les mains des autorités compétentes», a déclaré le commandant de police Jean-Baptiste Bukili à un correspondant de l’AFP.

«Un jeune d’environ 14 ans a été tué à bout portant par un policier», a témoigné un chef de quartier, Gervais Katembo. Selon lui, les manifestants «ont brûlé le poste de police» pour dénoncer l’insécurité dans les quartiers nord de la ville. «Les bandits ont opéré cette nuit vers Kisoko et ont emporté des biens de la population. Lorsque la population voulait poursuivre les bandits, la police les a empêchés, c’est qui a suscité la colère des habitants», a-t-il expliqué.

« On ne peut justifier le fait qu’un agent de l’ordre tire sur un élève »

Largement diffusées sur Twitter, les photos d’un jeune garçon étendu sur le dos, son tee-shirt blanc ensanglanté, et de la policière arrêtée par un homme en tenue militaire, a provoqué de vives réactions jusqu’au sein du gouvernement central. Le ministre de la Jeunesse Billy Kambale a dénoncé «la violence répétée des policiers sur les manifestants».

«Dans n’importe quelle situation on ne peut justifier le fait qu’un agent de l’ordre tire sur un élève. La justice doit se saisir du cas du policier qui vient de tirer à bout portant sur un élève à Goma», a écrit sur Twitter le ministre.

«Nous exigeons qu’il y ait ouverture du procès de flagrance sur le meurtre de ce jeune tué vers Kisoko. Ce n’est pas possible que le policier continue à utiliser les armes létales en pleine manifestations», a déclaré l’avocat, député provincial vice-président de l’Assemblée du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu.

A Goma à la mi-journée, la situation était toujours tendue entre policiers et manifestants. Les artères principales des quartiers Katoy et Majengo étaient barricadées et jonchées de pierres. La circulation était quasi inexistante et les activités paralysées.

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