Syrie : Des témoins parlent des massacres de Hama à l’occasion de leur 39ème anniversaire

Courrier arabe

À l’occasion de la commémoration du 39ème anniversaire des massacres syriens de Hama, commis par les forces de Hafez al-Assad, en février 1982, des témoins ont raconté l’enfer qu’ils avaient vécus en cette époque.

Pendant 27 jours entiers, les forces du régime avaient massacré des milliers d’habitants et détruit des quartiers entiers comme en témoignent les sources au journal al-Araby al-Jadeed.

Les sources, tenues à rester anonymes pour des raisons sécuritaires, ont signalé que «le régime avait détruit des quartiers entiers, avait volé des maisons après avoir assassiné tous leurs habitants et avaient interpellé des citoyens qui furent plus tard exécutés dans les prisons».

Les massacres barbares

«L’un des massacres les plus marquants fut celui du souk. Des familles se sont réfugiés dans les caves, fuyant les raids aériens, mais plus tard, les forces du régime sont arrivées, ils ont rassemblé les habitants et ont commencé à les fusiller. Ce jour-là, près de 2 mille personnes dont des femmes et des enfants, avaient été sauvagement abattus», avaient-elles dit en relatant les faits.

Elles ont ajouté : «Le régime a également commis des crimes dans d’autres quartiers, comme celui d’al-Bayadh, al-Debagha et al-Bachoura, où il avait assassiné des familles entières. Certains furent égorgés, d’autres fusillées et d’autres brulés vifs. Les cadavres furent entassés dans des cimetières collectifs».

«Les forces du régime avaient aussi envahi les écoles et les mosquées, tuant tous les enfants et toutes les femmes qui s’y trouvaient», avaient-elles ajouté.

Une enfance marquée par les crimes 

Talal al-Ahmad, un des habitants de la ville de Hama raconte : «J’avais 7 ans, lorsque le régime avait envahi la ville de Hama et commis les massacres. Nous étions moi et mes amis à jouer dans le quartier al-Hader, puis les troupes sont venus, contrairement à moi, mes amis n’habitaient pas loin, ils sont vite retournés chez eux. Je me suis caché dans une boutique, dont la porte était endommagée par les bombardements, j’y ai passé la nuit et grâce à ma petite je me suis caché dans un coin, lorsque les soldats étaient venus fouiller les lieux».

«À ma sortie au lendemain, les cadavres jonchaient le sol, j’ai vu celui de mon grand frère parmi eux. Il a été abattu en retournant de son travail», avait-il ajouté.

De sa part, Mohamed Youssef, âgé à l’époque de 12 ans, et qui habitait à Kamhana, un village au sud de Hama, raconte : «Nous voyons la fumée monter de la ville et nous entendions constamment les raids et les coups de feu. Je demandais à mon père que ce passe-t-il à Hama ? Et on me faisait taire à chaque fois que je posais la question».

Youssef affirme «n’avoir pu comprendre ce qui était arrivé à Hama, que lorsqu’il était étudiant à Damas, un jour où l’un de ses amis, de Hama, lui avait fait savoir qu’il avait perdu son père et son frère et le mari de sa sœur, lors des massacres de février 1982».

Il est à noter que «les massacres de Hama», étaient une opération menée par les forces du régime pour étouffer une insurrection que les Frères musulmans avaient déclenchée dans la ville de Hama.

Des rapports internationaux signalent que près de 40 mille victimes perdirent la vie, alors que le régime refuse de communiquer les rapport de l’opération.

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