L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a signalé lundi que «20 millions de Yéménites vivaient dans la pauvreté extrême, et que 73% de la population dépendait des aides alimentaires pour vivre, depuis que la guerre a éclaté dans le pays».
L’Observatoire Euro-Med avait publié un document réalisé conjointement avec l’Institut d’Etudes des Migrations de l’Université Américaine Libanaise, pour souligner la situation critique des déplacés et des réfugiés, dans plusieurs pays du monde, et particulièrement au Yémen.
Il précise que «jusqu’en 2022, le conflit a causé la mort d’environ 377 mille personnes, 40% d’entre eux ont été tués de manières directes, alors que 60 % ont perdu la vie à cause de problèmes liés au conflit, tels que la famine et les maladies qui auraient pu être prévenues».
Un pays rongé par les crises
Selon le rapport, «Le Yémen connaît un effondrement économique total en raison du conflit en cours, et le PIB par habitant a diminué d’environ 50 % par rapport à ce qu’il était avant le début du conflit».
«Deux Yéménites sur trois (20 millions d’hommes, de femmes et d’enfants) vivent dans une extrême pauvreté», indique-t-il.
Il souligne aussi : «Environ 23,4 millions de Yéménites (73% de la population) sont devenus dépendants de l’aide humanitaire pour satisfaire leurs besoins essentiels».
La guerre a poussé la population vers l’exode
L’Observatoire signale que «les opérations militaires avaient déplacé environ 4,3 millions de Yéménites, jusqu’en mars 2022».
Il note : «Environ 40 % d’entre eux vivent dans des camps de déplacés non officiels et n’ont pas accès aux services de base, s’ils existent».
Il précise aussi que «malgré les circonstances qu’il traverse, le Yémen est toujours un pays d’accueil pour les réfugiés et accueille environ 137 mille réfugiés et demandeurs d’asile de Somalie et d’Éthiopie».
La sonnette d’alarme doit être tirée
L’Euro-Med rappelle : «Selon les estimations des agences spécialisées de l’ONU, la situation humanitaire au Yémen devrait s’aggraver au cours de la période allant de juin à décembre 2022, car le nombre de personnes incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires minimaux au Yémen pourrait atteindre le chiffre record de 19 millions de personnes».
Il continue : «De plus, 1.6 million de personnes supplémentaires dans le pays risquent de souffrir de famine extrême, ce qui portera le total à 7.3 millions de personnes d’ici la fin de l’année 2022».
Il précise aussi : «Il est à craindre que ces chiffres augmentent encore en raison de la baisse du financement international des opérations humanitaires», rappelant que «les dirigeants du monde n’avaient engagé que 1.3 milliard de dollars sur les 4.3 milliards nécessaires à la réponse humanitaire au Yémen lors de la conférence des donateurs du 16 mars 2021».
Au final, il note que «le conflit au Yémen avait entraîné des déplacements internes massifs, et que les statistiques concernant les réfugiés et leur répartition restent encore très limitées», laissant entendre que le nombre réel pourrait être supérieur à celui dont il dispose actuellement.