Tunisie : des groupes familiaux contrôlent l’économie et nuisent aux objectifs de la révolution affirme l’ambassadeur européen

Courrier arabe

Dans un entretien accordé au quotidien français  » Le Monde « , l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie Patrice Bergamini a présenté un relevé négatif de l’économie du berceau du printemps arabe, expliquant que la richesse est concentrée entre les mains de certains groupes familiaux qui sont sur le point de détruire les avantages procurés par la révolution.

Il a assuré que ces groupes familiaux gouvernent et monopolisent l’économie tunisienne et empêchent la concurrence loyale. De ce fait, il a considéré que la transition économique n’a pas encore été réalisée dans le pays.

L’ambassadeur de l’Union Européenne a affirmé que l’Aleca (Accord de libre échange UE-Tunisie) contribue à éliminer le monopole exercé par ces groupes économiques et à mettre fin à la corruption et au marché noir.

Une convocation par le ministère des Affaires étrangères

Ces déclarations ont fait du tapage dans le milieu politique et économique tunisien au point où le ministère des Affaires étrangères a convoqué Bergamini pour lui demander des explications autour de ses propos jugés inappropriés et audacieux.

L’organisation des hommes d’affaires tunisiens, l’Union Tunisienne de l’Industrie ,du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) à son tour a dénoncé ces déclarations, d’autres parties l’ont considéré comme une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie visant à imposer une convention économique avec l’Europe jugée injuste.

De son côté, l’ancien diplomate Abdellah al-Abidi a affirmé au site « Al-Jazeera . net » que les déclarations de l’ambassadeur européen accordées à un grand journal tel que « Le Monde » ne peuvent être arbitraires.

Il explique que de probables directives lui auraient été données pour transmettre un message signifiant que les Européens ne sont pas satisfaits de leur relation économique avec la Tunisie.

Les familles riches

Parmi les groupes familiaux les plus éminents: la famille Idriss, al-Nabli à Sousse, Mabrouk à Mahdia, Bouchmaoui et al-Jari’e dans le Sud-Ouest du pays ainsi que Milad et al-Madab à Kairouan.

S’ajoutent à ces noms influents dans le secteur économique, le député Lotfi Ali accusé dans des affaires de corruption liées à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) ainsi que le célèbre businessman controversé Marouane Mabrouk.

Il est à noter que la Tunisie occupe la 73ème place dans les classements mondiaux selon l’Indice de perception de la corruption parmi 180 pays ayant figuré dans une étude réalisée par l’organisation « Transparency International » dont les résultats ont été annoncés vers la fin du mois de janvier passé.

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