Le Premier ministre tunisien désigné, Elyes Fakhfakh, a annoncé, samedi soir, qu’il avait décidé, avec le président du pays, Kaïs Saïed, d’envisager la possibilité de modifier la formation proposée de son gouvernement, à la lumière de la décision du mouvement « Ennahda » de s’en retirer et de ne pas lui accorder sa confiance au Parlement.
Le mouvement Ennahdha (d’obédience islamique – 54 députés sur 217) avait annoncé qu’il n’accorderait pas sa confiance au gouvernement Fakhfakh; en raison de son insistance à rejeter la demande du mouvement de former un « gouvernement d’unité nationale n’excluant aucune partie », selon son expression.
Après sa rencontre avec Saïed, Fakhfakh a déclaré, dans un communiqué de presse, que « Dans un souci de responsabilité et pour ce qu’un tel choix implique pour le pays, nous avons décidé, avec le président Kaïs Saïed d’utiliser les jours qui restent du délai constitutionnel alloué à la formation du gouvernement, pour étudier les options constitutionnelles, juridiques et politiques, d’une manière qui serve les meilleurs intérêts du pays ».
Le délai pour former un gouvernement expire le 20 février, et s’il n’est pas formé, des élections législatives anticipées auront lieu, selon le chapitre 89 de la Constitution tunisienne de 2014.
La correspondante d’Anadolu a indiqué que la décision de Fakhfakh et Saïed signifie utiliser les cinq jours restants pour mener de nouvelles consultations sur la possibilité d’un amendement à la formation gouvernementale proposée, pour assurer son adoption au Parlement.
Et fakhfakh d’ajouter que « les consultations ont connu de grands efforts pour surmonter les obstacles et parvenir, ce matin, à un accord sur un gouvernement qui dispose d’une majorité confortable au Parlement ».
« Malgré ces efforts, un partenaire clé, Ennahdha, a décidé une heure avant l’annonce de ce gouvernement de se retirer de l’équipe proposée, et de ne pas lui accorder sa confiance, parceque le parti « Au cœur de la Tunisie » (libéral / 38 députés) n’a pas été invité à rejoindre la coalition gouvernementale », a-t-il poursuivi.
Des experts ont déclaré à Anadolu qu’Ennahda, qui a dominé les résultats des récentes élections législatives, insiste pour impliquer le parti « Au Cœur de la Tunisie » dans le gouvernement, afin d’éviter l’isolement au sein du gouvernement Fakhfakh, et d’assurer plus de stabilité, car « Au Cœur de la Tunisie » est une façade pour d’importants pouvoirs politiques, économiques et médiatiques.
Fakhfakh a averti que « cette option (retrait d’Ennahdha) met le pays face à une situation difficile qui nécessite d’examiner les options juridiques, constitutionnelles et politiques qui s’offrent à nous ».
Le gouvernement annoncé ce soir par Fakhfakh est composé de :
Ministre de la Défense : Imed Hazgui
Ministre des Affaires étrangères : Noureddine Erray
Ministre de la Justice : Thouraya Jribi Khemiri
Ministre de l’Intérieur : Hichemi Mechichi
Ministre des Finances : Mohamed Nizar Yaîch
Ministre de l’Industrie : Salah Ben Youssef
Ministre du Transport : Imed Hammami
Ministre des affaires sociales: Habib Kchaou
Ministre de la Technologie : Lobna Jribi
Ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale : Slim Azzabi
Ministre de l’Education : Mohamed Hamdi
Ministre de l’Enseignement supérieur : Khalil Laamiri
Ministre de la santé : Abdellatif Mekki
Ministre du Commerce : Mohamed Mselini
Ministre de l’Energie et des Mines et de la transition énergétique: Mongi Marzouk
Ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la relation avec le Parlement : Ali Hafsi
Ministre des Droits de l’homme et de la relation avec la société civile : Ayachi Hammami
Ministre du tourisme : Mohamed Ali Toumi
Ministre des affaires culturelles : Chiraz Laatiri
Ministre des Domaines de l’Etat: Ghazi Chaouachi
Ministre des affaires de la jeunesse et du Sport : Ahmed Guaaloul
Ministre des affaires de la femme : Asma Shiri
Ministre de l’équipement : Moncef Sliti
Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle : Fathi Belhaj
Ministre de la Fonction publique : Mohamed Abbou
Ministre de l’agriculture : Oussama Khriji
Ministre des affaires religieuses: Ahmed Adhoum
Ministre de l’environnement : Chokri Ben Hassen
Ministre de la gouvernance locale : Anouar Maarouf
Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’agriculture, chargé des ressources hydrauliques : Aksa Bahri.
Secrétaire d’Etat auprès du ministère des affaires étrangères : Salma Ennaifer.