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Tunisie : La transmission des bloggeurs au tribunal militaire inquiète les activistes et les politiciens

Courrier arabe

En Tunisie, des activistes et des politiciens ont signalé «qu’ils redoutaient le retour de la politique gouvernementale où la liberté d’expression se fait étouffée», à l’ombre des poursuites judiciaires qui entraînent les bloggeurs accusés d’«atteinte au président de la république», vers le tribunal militaire.

Depuis des jours, la bloggeuse Amina Mansour avait annoncé avoir été convoquée pour comparaître devant le tribunal militaire, suite à une publication qu’elle avait postée sur sa page Facebook, et que les autorités estimèrent être une atteinte au président de la république.

Et avant, c’était le bloggeur Salim Jebali, qui fut transféré au tribunal militaire, après avoir accusé, à son tour, d’avoir porté atteinte au président, à travers les nombreux postes qu’il avait publié sur Facebook.

Des civils devant le tribunal militaire

Mohamed Ali Bouchiba, l’avocat de «Modawenon» (association tunisienne pour les bloggeurs) a signalé à al-Jazeera.net que «faire comparaître des civils devant un tribunal militaire était une mesure arbitraire».

Il expliqua que «les autorités ont transféré les accusés vers le tribunal militaire, car porter atteinte au président de la république, le chef suprême des forces armées, était une atteint à l’institution militaire».

Il est à signaler qu’envoyer des civils vers un tribunal militaire est une première en Tunisie, et aucun président n’avait entrepris une telle mesure.

L’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, explique à al-Jazeera.net : «Cet acte n’était pas correct».

Il a mis en garde «contre l’implication de l’institution militaire dans la liquidation de l’opposition ou de ceux qui critiquent le président», se disant étonné «à voir un homme de loi, comme Kaïs Saïed commettre ce genre d’erreurs».

Les activistes en état d’alerte

Suite à ces évolutions, les activistes et les militants en Tunisie, ont publié des communiqués mettant en garde la présidence contre l’utilisation de la justice militaire comme moyen pour persécuter l’opposition.

Le Syndicat des journalistes tunisiens a dénoncé «la manière dont la justice militaire fut exploitée pour chasser l’opposition», tout en critiquant la politique de la présidence et en estimant que «ces mesures détruisaient les gains de la révolution».

«De telles mesures représentent un danger pour la liberté d’expression et menacent les droits assurés par la constitution», avait noté le communiqué.

Il expliqua : «Il est clair que certains cas ne s’inscrivent pas dans le cadre de la liberté d’expression, mais tout le monde a le droit de comparaître devant un tribunal civil», signalant que «l’institution militaire ne devrait pas être impliquée dans les conflits des parties civiles».

Et alors que le parti politique Ennahdha a signalé «qu’il se soucie de l’affaire», des activistes ont posté des publications pour indiquer «qu’ils refusaient que la liberté d’expression soit oppressée sous quelconque motif» et pour regretter la poursuite des bloggeurs et de ceux qui critiquent le président, et dénoncer l’utilisation du tribunal militaire au lieu des tribunaux civils.

Dans ce contexte, al-Jazeera.net indiqua avoir contacté les conseillers du président tunisien Kaïs Saïed, ainsi que la directrice de son cabinet, Nadia Akacha, pour leur demander des explications sur l’affaire, mais aucune réponse ne fut donnée.

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