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Tunisie: l’ouverture d’un centre de confinement pour les femmes victimes de violences

Ouvert le 2 avril par les autorités, le lieu accueille des femmes en proie à l’agressivité de leur famille ou de leur conjoint.

Le lieu est bâti comme un caravansérail avec son petit jardin bien protégé au centre. Un lieu paisible, loin des regards et du bruit de la ville. Au deuxième étage, le calme des chambres des résidentes n’est troublé que par le son d’une télé, d’enfants qui jouent ou la voix de la psychologue.

Pour cette dernière semaine du confinement général, la moitié des dix chambres étaient remplies. Dans l’une d’elles, une jeune étudiante, victime de violences familiales, suit ses cours en ligne à côté d’une mère de famille qui surveille ses deux enfants et d’une migrante ivoirienne, sans papiers, mise à la rue par son propriétaire.

La plupart des femmes qui vivent là sont arrivées ces dernières semaines, escortées d’un représentant du ministère de l’intérieur, après avoir appelé une ligne verte, une association ou les unités spécialisées. Le ministère de la femme, en partenariat avec la société civile, a ouvert ce refuge le 2 avril pour les victimes de violences pendant le confinement total et le couvre-feu sanitaire.

« Il fallait faire face à la recrudescence de violences contre les femmes pendant cette période. Les victimes ne peuvent pas accéder aux refuges existants car elles risqueraient de contaminer les autres femmes déjà sur place », explique Salwa Kennou, présidente de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (Afturd) et en charge du centre.

Rompre l’isolement

L’endroit a été équipé spécifiquement pour l’isolement et le confinement sanitaire avec un soutien financier de l’Unfpa (Fond des Nations unies pour la population) de 18 000 dinars (quelque 7 000 dollars). Tout ce qu’il fallait a été fourni « pour encourager les femmes à rester isolées. Elles n’ont pas le droit de se rendre visite, même si leurs chambres sont adjacentes », détaille Rym Fayala, représentante et assistante de l’Unfpa en Tunisie.

Bien sûr, pour rompre l’isolement et faire oublier le traumatisme des violences passées, certaines communiquent brièvement avec le personnel bénévole, souvent des voisins et en majorité des jeunes. « Nous leur parlons lorsque nous leur apportons le plateau-repas ou lorsque nous prenons leur linge à laver, mais nous devons garder les distances sanitaires. Pour elles comme pour nous », explique, Amine Letaief, 27 ans, bénévole.

Avec le confinement total et le couvre-feu, les violences envers les femmes ont nettement augmenté en Tunisie comme en témoignent les chiffres des associations et les appels à la ligne verte du ministère de la femme, multipliés par neuf cette dernière semaine d’avril.

« D’habitude, nous recevons 40 femmes par mois en moyenne au centre d’écoute de Tunis. Là, depuis le 1er avril, nous avons reçu 156 plaintes », observe Sherifa Tlili, coordinatrice de la commission violences au sein de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), même si l’accueil, l’orientation juridique et le suivi psychologique se font désormais par téléphone.

Si le centre reste un lieu de transition, les autorités réfléchissent à le pérenniser pendant tout le déconfinement. Une fois passée leur période de quarantaine observée, ces femmes pourront après test de dépistage rejoindre un centre pérenne ou retourner dans leur famille, si elles le souhaitent.

SourceAgences

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