Un forum à Paris pour discuter de la situation en Tunisie après le 25 juillet

Courrier arabe

Le Centre des études arabes et du développement, CASD, a organisé le 25 septembre, un forum à Paris, ayant pour thème : «La Tunisie après le 25 juillet : Les conséquences et les résultats», et appelant l’élite tunisienne à agir «pour sauver la démocratie».

Le forum a essayé de lire la scène tunisienne actuelle et a tenté de présenter les impacts des mesures exceptionnelles, entreprises par le président Kaïs Saïed ; sur le parcours transitionnel.

Le forum avait invité des activistes, des militants, des académiciens, et des avocats venus de Tunis et de Paris, ou intervenus par vidéo conférence, pour présenter leurs opinions et leurs visons.

Les principales interventions

Iskandar Rekik, spécialiste en économie, a parlé des causes de la crise économique du pays, et signala que «cette dernière s’était aggravée depuis l’application des mesures annoncées par le Président».

Il avait aussi expliqué que «le déséquilibre de l’économie était dû aux lobbys économiques et à l’absence de la surveillance gouvernementale».

De sa part, le docteur Sihem Badi, l’ancienne ministre tunisienne de la Femme, a indiqué que «les mesures exceptionnelles imposées au pays avaient violé les libertés et les droits fondamentaux définis par la constitution de 2014».

«Ce qui est arrivé ne peut être qualifié que de putsch et l’élite tunisienne doit s’unir pour reprendre la légitimité», avait-elle déclaré, en parlant de la situation au pays.

De son côté, la professeur de droit constitutionnel à l’université de Tunis, Mouna Kraim, a parlé des dérapages constitutionnels commis par le président, depuis qu’il avait annoncé l’application de l’article 80 de la constitution.

Elle signala le danger de ses ordres, et affirma : «La situation ne peut être réparée qu’en retournant vers les institutions constitutionnelles».

Pour sa part, le député Oussama Khelifi, qui représente le parti Qalb Tounes, a signalé que «les travaux du parlement était intentionnellement entravés par des parties qui visaient cette institution souveraine», regrettant le fait «qu’une institution aussi importante soit écartée».

L’avocat Abdelmajid Marari a parlé de la situation juridique en Tunisie, à l’ombre des mesures exceptionnelles. Il avait souligné des déviations ayant impacté les libertés individuelles et collectives, et il a parlé des effractions et des procès organisés pour les civils, dans les tribunaux militaires.

En unanimité, les intervenants ont demandé à ce que les efforts soient multipliés pour dépasser les conflits politiques et sauver la démocratie tunisienne.

Sur ce, le directeur du Centre CASD, Mohamed Hnid, a félicité les interventions, insistant sur le rôle de la communauté civile et l’appelant à intervenir pour reprendre la légitimité des institutions.

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