Un intellectuel italien rend sa Légion d’honneur pour protester contre la décoration du président égyptien

L’écrivain et journaliste italien, Corrado Augias, a annoncé, dimanche, qu’il allait restituer lundi sa Légion d’honneur en signe de protestation à celle remise par le président français Emmanuel Macron à son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors de sa visite officielle à Paris.

S’exprimant dans une lettre publiée par le quotidien la Repubblica, l’intellectuel italien a vivement critiqué la décoration du président égyptien.

 » Demain, lundi 14 décembre, j’irai à l’ambassade de France pour restituer la Légion d’honneur. Un geste aussi bien grave que purement symbolique, je dirais sentimental. Je sens que je le dois en raison du profond lien émotionnel et affectif que j’ai avec la France « , a écrit Augias.

Et d’ajouter « A mon avis, le président Macron n’aurait pas dû concéder la Légion d’honneur à un chef d’Etat qui s’est objectivement rendu complice d’atroces criminels. Je le dis pour la mémoire du pauvre Giulio Regeni, mais aussi pour la France, pour l’importance que cette distinction représente encore, deux siècles après avoir été instaurée ».

Le journaliste a affirmé que Macron n’aurait pas dû concéder cette distinction à un chef d’Etat qui s’est objectivement rendu complice d’atroces criminels dont l’enlèvement et l’assassinat de Giulio Regeni, au Caire, en février 2016.

Le corps de cet étudiant italien de 26 ans avait été retrouvé sur une autoroute avec des signes de torture: les os des pieds et des mains broyés, cinq dents disparues, les côtes, les bras et les jambes fracturées.

L’affaire suscite toujours de vives tensions diplomatiques entre Rome et le Caire. Les autorités égyptiennes sont accusées par l’Italie de ne pas coopérer, voire d’orienter les enquêteurs italiens sur de fausses pistes.

A noter que l’administration Al Sissi fait face à de vives réactions internationales qui ont critiqué le déploiement du tapis rouge à Paris sous les pieds de l’ancien général, qui a emprisonné près de 60 000 opposants politiques.

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