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Washington décide de «réduire» sa présence militaire en Irak

Les États-Unis ont annoncé jeudi qu’ils allaient «réduire» leur présence militaire en Irak, après avoir repris langue avec le gouvernement irakien désormais dirigé par un Premier ministre plus favorable à Washington, au terme de mois de tensions.

Évoquant les «progrès significatifs» contre le groupe djihadiste État islamique (EI), raison de la présence américaine à la tête d’une coalition internationale, les deux pays ont affirmé dans une déclaration conjointe que «les États-Unis continueraient à réduire leurs forces en Irak».

Ce retrait aura lieu «au cours des prochains mois», ont ajouté les gouvernements américain et irakien, sans en préciser l’ampleur ni le calendrier précis. Washington va aussi «discuter avec le gouvernement irakien du statut des forces restantes», sans rechercher «une présence militaire permanente» — une position en ligne avec la volonté de désengagement du président Donald Trump, qui a promis de «mettre fin aux guerres sans fin». Cette déclaration a été faite à l’issue d’un «dialogue stratégique» par visioconférence — en raison du Covid-19 –, visant à ramener un peu de stabilité dans les relations houleuses entre les deux alliés.

Il s’agit d’une mise à jour du «dialogue» de 2008, quand les États-Unis avaient établi les conditions de leur départ après avoir envahi l’Irak. Depuis, leurs troupes sont revenues, bien moins nombreuses, contre le groupe État islamique. Plus de deux ans et demi après la «victoire» sur les djihadistes côté irakien, les milliers de soldats américains dans le pays — ils étaient 5200 en début d’année — étaient à nouveau au cœur des tensions.

Sentiment anti-américain

Le sentiment anti-américain a en effet flambé avec la mort en janvier du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien, tués à Bagdad dans un raid ordonné par le président Trump — après la multiplication de tirs de roquettes contre des intérêts américains, imputés par Washington aux forces pro-Iran. Dans la foulée, les députés chiites ont voté l’expulsion des soldats étrangers.

À Bagdad, un nouveau Premier ministre est toutefois arrivé. L’ex-chef du renseignement Moustafa al-Kazimi, qui passe pour proche des Américains et de ses alliés arabes, a changé la donne. L’homme a pris les rênes d’un pays en pleine crise économique et qui réclame toujours justice pour quelque 550 manifestants tués dans la répression d’une révolte inédite.

Si son prédécesseur Adel Abdel Mahdi n’est jamais parvenu à décrocher une invitation à Washington, le nouveau Premier ministre a déjà son carton pour la Maison-Blanche cette année, assurent à l’AFP deux responsables gouvernementaux. «Il y avait un problème de confiance avec l’ancien cabinet, cela a changé», martèle l’un d’eux.

Une aide économique promise à Bagdad

Toutefois, une réduction drastique des troupes américaines paraît hautement improbable tant la menace djihadiste reste présente, font valoir les autres pays de la coalition. «Les non-Américains de la coalition resteront en Irak uniquement si les Américains restent», affirme un diplomate à l’AFP. D’autres parties n’étaient pas invitées mais suivaient de près le dialogue: les alliés de l’Iran en Irak.

Ahmed al-Assadi, porte-parole de leur bloc parlementaire –meneur du vote d’expulsion– a récemment redit donner six mois aux Américains pour partir. De nouveau, lundi et mercredi, deux roquettes ont visé soldats et diplomates américains à Bagdad, comme un rappel. Le ton est toutefois moins agressif. Les brigades du Hezbollah, faction pro-Iran la plus radicale, ont annoncé qu’elles ne donneraient leur position qu’après jeudi.

«Cette mise en retrait donne plus de marge de manœuvre à Moustafa al-Kazimi et aux Américains», affirme Robert Ford, du cercle de réflexion Middle East Institute. D’autant que le gouvernement irakien «s’est engagé à protéger le personnel militaire de la coalition internationale», selon la déclaration conjointe.

En échange, Washington a promis de favoriser une aide économique à Bagdad. «Nous soutiendrons le nouveau gouvernement à travers les institutions financières internationales pour l’aider à faire face aux défis du Covid-19 et à la chute des revenus pétroliers», a expliqué le secrétaire d’État américain adjoint pour le Moyen-Orient David Schenker à des journalistes. «Les relations américano-irakiennes ne seront pas redéfinies en un jour», estime Robert Ford. Mais «pour une fois», il y avait «les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment», poursuit cet ex-diplomate américain.

SourceAgences

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