Algérie-France : l’ambassadeur algérien à Paris reprend ses fonctions

L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, reprend ses fonctions dans la capitale française, trois mois après la crise diplomatique entre les deux pays. Il devra rejoindre son poste, dès demain jeudi, a annoncé la présidence algérienne dans un communiqué, rendu public, ce mercredi 5 janvier.

« Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mercredi l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, qui reprendra ses fonctions à Paris à partir de ce jeudi 06 janvier 2022 », a précisé la même source. Le diplomate algérien a été rappelé par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, en guise de contestation contre les propos du président français, Emmanuel Macron, sur le régime Algérien et la Nation algérienne.

Ce dernier avait qualifié, le 30 septembre dernier lors d’une rencontre informelle avec des étudiants issus de l’immigration, le « régime algérien de politico-militaire » qui « se nourrit de la rente mémorielle ». Emmanuel Macron s’est même interrogé sur « l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française du pays, en juillet 1830 ».

Ces propos ont suscité une grave crise diplomatique, puisque les autorités algériennes ont immédiatement réagi en rappelant l’ambassadeur d’Algérie à Paris. Dénonçant des « propos irresponsables », Alger avait aussi interdit le survol de son espace aérien aux avions militaires français participant à l’opération « Barkhane », au Mali.

Abdelmadjid Tebboune avait même refusé d’honorer une invitation de son homologue français pour participer à la conférence internationale sur la Libye, tenue à Paris le 12 novembre dernier.

Il avait affirmé quelques semaines auparavant « qu’il ne ferait pas le premier pas » pour dégeler les relations algéro-françaises. Le 9 novembre dernier, un membre de l’entourage du président français avait affirmé « qu’Emmanuel Macron regrettait les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie.

Les autorités françaises ont, depuis cette date, entrepris des gestes de rapprochement avec Alger, dans le cadre d’un nouveau processus de réchauffement des relations entre les deux pays. Ce dernier a été ponctué par la visite surprise du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Alger, le 8 décembre dernier. Après ses entretiens avec son homologue, Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie française a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.

« Je souhaite que nos deux pays reprennent ensemble la voie d’une relation apaisée », avait déclaré Jean-Yves Le Drian à sa sortie du siège de la présidence algérienne, affirmant que la France et l’Algérie « devaient regarder vers l’avenir ».

Il a également insisté sur « la confiance » à « renouer » et sur « l’approfondissement de notre partenariat » – qualifié  »d’indispensable  ». « Nous souhaitons que le dialogue que nous relançons aujourd’hui (le 8 décembre, ndlr) puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022, au-delà des blessures du passé que nous devons regarder en face au regard des malentendus qu’il nous revient de dépasser », avait-il ajouté.

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