Algérie : le moustique tigre envahit 60% du nord du pays

Le moustique tigre, signalé pour la première fois en Algérie en 2010, s’est installé dans la majeure partie du nord, selon l’Institut pasteur d’Algérie (IPA).

60% des régions nord, a indiqué la même source dans un communiqué rendu public ce dimanche, sont infestées par cette espèce dangereuse pour les humains.

« Cette espèce a été signalée pour la première fois en 2010 à Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) mais son installation effective n’a été constatée qu’en 2015 dans la ville d’Oran (Aïn Turk), à l’ouest. Le moustique tigre a envahi actuellement la majeure partie du Nord de l’Algérie », a précisé l’IPA, affirmant « qu’en dix ans, ce moustique s’est installé définitivement en Algérie et il est présent dans 60% des régions nord du pays ».

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, a expliqué la même source, le moustique tigre (Aedes albopictus) s’est adapté à divers environnements et notamment au milieu urbain en profitant d’une multitude de récipients (vases, pots, bidons, gouttières…), dans lesquels il pond ses œufs dans de petites quantités d’eau. « Le moustique tigre aime se nourrir sur l’être humain », a rappelé l’Institut.

Selon les spécialistes de la santé, la dangerosité de cette espèce réside dans le fait qu’il soit vecteur de transmission de trois virus : le zika, la dengue et le chikungunya. Selon des médecins algériens, la dengue, a déjà été détecté à Sétif (400 km à l’est d’Alger), sur des personnes revenues au pays d’un voyage d’une zone endémique.

Les piqûres du moustique tigre, ont précisé les médecins, provoquent des brûlures et des cloques qui, en cas d’infection, paralysent les membres inférieurs et supérieurs. Cette propagation du moustique tigre a fait remonter le classement de l’Algérie du niveau zéro avec quelques cas épars, au niveau 1, avec une présence dans plusieurs régions, sur une échelle de cinq, avant d’arriver à la pandémie.

Cette espèce, selon le ministère algérien de la santé, est arrivée dans le pays sur du textile, des pneus usagés ou des pots de fleurs importés, d’autant qu’il ne vole pas plus de 200 mètres. Originaire du sud asiatique, il est arrivé la première fois en Italie, après les premières opérations d’importation de pneus usagés par l’Italie de Chine, dans le cadre d’une convention signée entre les deux pays. Comme dans les pneus usagés il y a toujours des résidus d’eau, le moustique s’y est installé et a voyagé.

Ses larves, soulignent les spécialistes, peuvent rester jusqu’à neuf mois bien enfouis avant d’éclore. Il s’est propagé, ensuite, dans de nombreux pays européens, particulièrement du sud. L’Espagne, la Grèce et surtout la France sont particulièrement infectés.

Quitter la version mobile