En Allemagne, la moitié des extrémistes de droite seraient prêts à faire usage de la violence, d’après des chiffres de 2017 du ministère de l’Intérieur.
Des images jugées « abominables » par l’Intérieur
Mercredi, une marche néonazie avait été organisée par le mouvement de « La troisième voie » dans la ville de Plauen lors de la fête du travail, dans l’Etat régional de Saxe : plusieurs centaines de manifestants portaient des T-shirt identiques marqués des mots « National révolutionnaire socialiste ». Ils arboraient aussi des drapeaux et jouaient des tambours.
« Si des néonazis marchent dans nos rues et s’il y a plus de 12.000 extrémistes de droite prêts à la violence, alors nous ne pouvons pas l’ignorer et sous-estimer le potentiel terroriste de droite », a réagi vendredi sur Twitter le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. « Nous n’avons le droit de laisser ni les rues ni internet aux radicaux de droite ».
La manifestation organisée par « La troisième voie » a déclenché une polémique outre-Rhin, notamment en raison de sa non-interdiction. Les autorités locales ont déclaré n’avoir perçu aucun « effet d’intimidation » dans cette marche, condition nécessaire à une intervention de la police.
« Si le gouvernement de l’Etat régional de Saxe veut sérieusement lutter contre l’extrême droite, il ne peut pas autoriser de telles manifestations », s’est indigné jeudi le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster.
La marche a renvoyé l’Allemagne à ses heures les plus sombres, alors même que le jour de commémoration de la Shoah s’est déroulé jeudi en Israël. Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer a lui qualifié les images de la marche d' »abominables ».