L’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, a déclaré que les États-Unis d’Amérique envisagent de remplacer le président palestinien Mahmoud Abbas par Mohammad Dahlan, ancien chef de file du mouvement « Fatah », aujourd’hui évincé.
Jamais auparavant un haut responsable américain n’avait fait une telle déclaration, et encore moins en public.
Friedman intervenait, jeudi, dans un entretien avec le quotidien « Israel Hayom », proche du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
En réponse à une question sur la possibilité que les États-Unis étudient la possibilité de faire appel à Dahlan, qui réside aux Émirats arabes unis, pour diriger le nouveau gouvernement palestinien, Friedman a répondu : « Nous y réfléchissons, mais nous n’avons aucune envie de modeler la direction palestinienne ».
Le journal a souligné que d’après certaines hypothèses, les États-Unis d’Amérique seraient susceptibles de soutenir Dahlan « pour écarter Abbas ».
Le Président palestinien Mahmoud Abbas avait remporté les élections générales qui se sont déroulées au sein de l’Autorité palestinienne en 2005 pour succéder au défunt Président Yasser Arafat.
Friedman s’en est pris aux dirigeants palestiniens, en employant notamment la dénomination biblique de « Judée et Samarie », en référence à la Cisjordanie.
« Les dirigeants du peuple palestinien ne les servent pas bien », a-t-il déclaré.
« Je pense que les gens en Judée et en Samarie aspirent à une vie meilleure ». Le peuple palestinien doit comprendre qu’il est possible d’atteindre un tel objectif », a-t-il ajouté, en faisant référence à la Cisjordanie.
Et Friedman d’ajouter : « Leurs dirigeants, qui s’accrochent encore à des revendications désuètes et sans rapports avec la réalité, doivent rejoindre le XXIe siècle, ils sont actuellement du mauvais côté de l’histoire ».
Friedman avait déjà affirmé à plusieurs reprises dans le passé que les terres de Cisjordanie font partie d’Israël, et que les Juifs ont le droit de s’y installer. Il a également fermement défendu la reconnaissance par les États-Unis d’Amérique de Jérusalem comme capitale d’Israël, et est devenu le premier diplomate à assumer la responsabilité de l’ambassade américaine, après son transfert de Tel-Aviv à Jérusalem.
Il serait très proche du président américain Donald Trump, selon des sources israéliennes et américaines.
Par ailleurs, la Turquie et la Palestine ont engagé des poursuites contre Dahlan, relatives à plusieurs accusations, notamment de meurtre, de corruption, d’espionnage international et d’implication dans la tentative de coup d’État militaire ratée perpétrée à Ankara à la mi-juillet 2016.
La justice turque l’accuse d’être impliqué dans la tentative de coup d’Etat raté, et d’avoir tenté de changer l’ordre constitutionnel par la force, ainsi que d’avoir « révélé des informations classifiées sur la sécurité de l’Etat à des fins d’espionnage » et » avoir mené des activités d’espionnage international ».
Les autorités judiciaires palestiniennes ont prononcé des peines de prison à son encontre et le Département international de police (Interpol) de l’Autorité palestinienne mène des investigations visant à interpeller un groupe de Palestiniens accusés de corruption et qui ont fui hors de Palestine, sans les nommer.
Selon certaines informations non confirmées par l’Autorité palestinienne, Mohammad Dahlan figurerait parmi ces personnes en fuite.
