Chine: la Police appelée à n’avoir aucune pitié pour les Ouïghours

Une fuite de documents a révélé, samedi, la poursuite de la répression de l’ethnie Ouighour par les autorités chinoises dans la province autonome du Xinjiang, en Chine.

Le président chinois, Xi Jinping, a exhorté les forces de sécurité à « ne montrer aucune pitié » envers les minorités, comme l’a révélé le New York Times, qui a obtenu 403 pages de documents gouvernementaux internes.

Les documents comprenaient près de 200 pages de discussions internes de Xi et d’autres dirigeants, ainsi que plus de 150 pages de directives et de rapports sur la surveillance et le contrôle de la population Ouighoure du Xinjiang.

« Nous devons être aussi durs qu’eux », a souligné Xi après une inspection d’une brigade de la police antiterroriste à Urumqi, la capitale du Xinjiang.

Xi a également exhorté son parti à s’inspirer de la « guerre contre le terrorisme » américaine après les attaques terroristes du 11 septembre.

Le 11 septembre 2001, des terroristes d’Al-Qaeda ont détourné des avions de ligne vers les tours jumelles de la ville de New York et le Pentagone, débutant ainsi une ère de tensions religieuses, politiques et culturelles. Un troisième avion s’est écrasé dans un terrain vide en Pennsylvanie.

En 2003, une coalition dirigée par les États-Unis et le Royaume-Uni a envahi l’Irak, sous prétexte que l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive.

Faisant référence à l’invasion américaine en Irak, après les attentats du 11 septembre, Xi a déclaré que la Chine « doit impliquer le public pour en faire une ressource importante dans la protection de la sécurité nationale ».

Les rapports ont également mis en évidence la manière dont le gouvernement chinois utilise la dictature comme un moyen d’éradiquer la radicalisation au Xinjiang.

En ce qui concerne les étudiants appartenant à des minorités, qui ont quitté le pays pour faire des études à l’étranger, on leur dirait à leur retour que «leurs proches ont été infectés par le virus du radicalisme religieux ».

Lorsqu’ils voudront savoir où sont leurs parents, les responsables leur diront que leurs proches ont reçu « un traitement pour avoir été exposés à une radicalisation ».

« S’ils ne sont pas rééduqués et ne suivent pas de formation, ils ne comprendront jamais complètement les dangers de l’extrémisme religieux », indiquent les documents, faisant référence à la guerre en Syrie et à l’émergence d’un Etat extrémiste.

« Quel que soit son âge, toute personne infectée par l’extrémisme religieux doit être rééduquée », a-t-il souligné.

Les documents montrent le processus d’endoctrinement et d’interrogatoire des autorités du Xinjiang, visant à transformer des Ouïghours, des Kazakhs et d’autres musulmans, en fidèles partisans du régime.

Selon des études américaines et onusiennes, un million de personnes, soit environ 7% de la population musulmane du Xinjiang, ont été incarcérées dans un vaste réseau de camps de « rééducation politique ».

En septembre dernier, Human Rights Watch, basé à New York, a publié un rapport accusant Beijing de « campagne systématique de violations des droits de l’homme » contre les musulmans ouïghours du Xinjiang.

Pékin affirme que ses camps au Xinjiang sont des « centres de formation professionnelle ».

La Chine et les États-Unis se livrent une guerre commerciale, qui a vu les deux parties augmenter leurs taxes sur les importations et tenter plusieurs rounds de négociations.

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