Comité des médecins soudanais: le bilan des victimes des manifestations s’est alourdi à 48 morts

Le Comité des médecins soudanais a annoncé que le bilan des victimes des manifestations dans le pays, depuis le 25 octobre, s’est alourdi à 48 morts, après le décès d’un manifestant des suites de ses blessures, au soir de ce vendredi.

Le Comité (non-gouvernemental) a déclaré dans un communiqué : « depuis peu, le martyr Hamdi Badr al-Din Ahmed al-Faki est décédé (dans un hôpital de Khartoum), après avoir été blessé par une balle à la tête, par les forces de l’autorité putschiste ».

Et d’ajouter que le défunt (35 ans) avait été blessé « alors qu’il participait aux manifestations populaires du 19 décembre dans Khartoum ».

« cela porte le bilan des martyrs tués par l’appareil putschiste à 48 martyrs, immortalisés dans la mémoire de notre nation », explique le communiqué.

Le Comité des médecins soudanais accuse généralement les forces de l’ordre de tirer sur les manifestants par balles réelles, ce qui fait des morts et des blessés. Une affirmation que les autorités démentent.

Des milliers de personnes ont manifesté devant le palais présidentiel de Khartoum, dimanche dernier, exprimant leur refus de l’accord politique signé par le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et le Premier ministre, Abdullah Hamdok, et revendiquant un « régime entièrement civil ».

Les autorités soudanaises n’ont encore émis aucun commentaire à ce propos, mais elles ont annoncé, plus tôt dans la journée du vendredi, la fermeture des ponts de Khartoum, mettant en garde contre le fait d’approcher des sites de souveraineté, à la veille des manifestations attendues samedi, pour revendiquer « un régime civil ».

Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan a été le théâtre de manifestations en réaction à la prise de mesures exceptionnelles, dont notamment l’imposition de l’état d’urgence et la dissolution des Conseils de souveraineté et du Conseil des ministres de transition, l’arrestation de chefs de partis et de responsables, dont les responsables politiques et civils, ce que les mouvements politiques et civils avaient considéré comme un « coup d’État militaire », ce que l’armée soudanaise dément.

Le 21 novembre dernier, le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et le Premier ministre Abdullah Hamdok avaient signé un accord politique qui prévoit le retour de ce dernier à ses fonctions, la formation d’un gouvernement de compétences et la libération des détenus politiques. Les deux parties se sont engagées à travailler ensemble pour achever la transition démocratique.

Si les pays et les organisations régionales et internationales, dont les Nations unies, avaient salué cet accord, il a tout de même été rejeté par les forces politiques et civiles soudanaises, qui l’ont considéré comme une « tentative de légitimer le coup d’État ».

Quitter la version mobile