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jeudi, avril 18, 2024

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Coronavirus menace les économies du Golfe

L’épidémie de nouveau coronavirus a accentué le recul des prix du pétrole, menaçant les économies du Golfe, dont la Chine est un des principaux partenaires commerciaux, qui luttaient déjà pour soutenir les cours et sortir de leur dépendance à l’or noir.

La Chine, qui absorbe un cinquième de la production pétrolière des six nations du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis), a réduit la cadence de ses raffineries et vu sa demande et ses importations de pétrole baisser face au confinement de facto imposé à des villes chinoises de plusieurs millions d’habitants.

Lundi, les cours du pétrole ont atteint leur plus bas niveau depuis un an, la Chine représentant plus d’un tiers de la croissance de la demande mondiale. Depuis début janvier, les deux barils de référence ont perdu environ 20%.

Selon Bill Farren-Price de Petroleum Policy Intelligence, « le virus aura un impact significatif sur la demande de pétrole chinoise » et « si les confinements continuent au deuxième trimestre, (…) les conséquences sur l’économie réelle seront plus profondes ».

Les échanges de produits non-pétroliers entre Pékin et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont explosé en 20 ans, passant de quelques milliards de dollars à près de 200 milliards. La Chine a par ailleurs massivement investi dans les pays du Golfe et les fonds souverains de ces derniers lui ont rendu la pareille.

Si l’impact de l’épidémie, qui a fait plus de 1.100 morts depuis décembre, ne se fait pas encore ressentir sur les investissements, le secteur du tourisme a commencé à en pâtir.

Plus de 1,6 million de touristes chinois se sont rendus dans le Golfe en 2018, la majorité à Dubaï qui espère dépasser le million en 2020. Mais la plupart des vols en provenance de la Chine ayant été suspendus, les objectifs de la cité-Etat pourraient être revus à la baisse.

Perspectives obscurcies

Dans le Golfe, dont les recettes dépendent à plus de 70% de l’or noir, les répercussions de l’épidémie ne font qu’ajouter aux perspectives moroses si des réformes ne sont pas engagées pour accélérer la diversification de l’économie. Les revenus pétroliers peuvent permettent aux pays du CGG d’investir dans d’autres secteurs.

Le FMI a publié la semaine dernière un rapport dans lequel il avertit le CCG que sa richesse financière (plus de 2.000 milliards de dollars) pourrait s’épuiser d’ici 15 ans.

La chute des prix du pétrole de 2014 avait déjà mis à mal les finances des pays du CCG, les forçant à emprunter et à puiser dans leurs actifs pour combler leur déficit budgétaire persistant.

Les principaux producteurs font maintenant face à « deux coups durs simultanés », selon Ellen Wald, auteure de « Saudi Inc. ».

« Ces baisses (de prix), dans un contexte de réduction de la production, risquent de mener à des chocs économiques qui, s’ils durent, pourraient entraîner une instabilité politique et régionale », affirme-t-elle dans un commentaire pour Bloomberg.

« Les craintes qui entourent l’épidémie (…) ont obscurci les perspectives à court terme pour le Golfe », est-il expliqué dans un rapport de Capital Economics.

« Des prix plus bas et une amplification des coupes dans la production feront que la croissance avancera face à un vent contraire début 2020 », est-il ajouté.

– « Conséquences politiques » –

En réaction à la propagation du virus, le comité technique conjoint (JTC) de l’Opep –qui réunit les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et dix autres puissances pétrolières, dont la Russie– a recommandé la semaine dernière une réduction supplémentaire de la production de 600.000 barils par jour.

Ces pays sont liés depuis fin 2016 par un accord de limitation de leur production destiné à soutenir les cours du brut face à une offre abondante.

La Russie, réticente à cette nouvelle baisse qui doit s’ajouter à une réduction de 1,7 millions de barils par jour, a promis de prendre position rapidement.

Si cette réduction n’était pas actée, le baril de Brent pourrait tomber à 40 dollars, contre environ 54 actuellement et plus de 65 début janvier, a averti mardi Mohammed al-Sabban, ancien haut responsable du ministère de l’Energie de l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep.

Selon Ellen Wald, la différence entre la chute des prix actuelle et les précédentes est qu’elle est liée à un facteur indépendant de la volonté des producteurs de pétrole, qui pompaient à l’époque au maximum de leurs capacités.

Si les craintes autour du coronavirus se confirment, « l’Arabie saoudite, la Russie et les Emirats feront face parallèlement à une production basse et à des prix bas », explique l’historienne.

« Si la situation dure, l’instabilité économique pourrait avoir des conséquences politiques. »

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