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Crise diplomatique entre la France et l’Italie

À l’issue de la visite des « gilets jaunes » dans la journée du 7 février par le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, la France a, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, rappelé l’ambassadeur français en Italie. Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, a ensuite invité le président français, Emmanuel Macron, à une réunion extraordinaire.

Ces événements sont le résultat de l’accroissement des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois. Ce duel entre Paris et Rome reflète un désaccord profond entre les deux pays. Plusieurs points cruciaux illustrent la détérioration des relations franco-italiennes.

Il s’agit avant toute chose d’une confrontation politique entre les nationalistes et les libéraux. En effet, Emmanuel Macron veut faire des élections européennes du 26 mai 2019 un « duel entre les libéraux et les nationalistes ». Le Président français souhaite organiser l’opposition européenne contre les forces de l’extrême droite de l’ « ancien continent » représenté par l’alliance Le Pen-Orban-Salvini. En dépit de cette confrontation politique sur fond de divergences idéologiques les deux courants se nourrissent mutuellement. Alors que Salvini et Di Maio défendent leur populisme en ciblant les lacunes du néo-libéralisme de Macron, ce dernier tente de légitimer son libéralisme en soulignant les échecs du gouvernement populiste italien.

La crise entre les deux pays est également engendrée par une guerre d’influence en Libye. Lorsque Macron est devenu président, l’ancien ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a été nommé ministre des Affaires étrangères. Le 25 juillet 2017, la rencontre organisée par la France entre el-Sarraj et Haftar a débouché sur une nouvelle trêve. L’objectif était d’établir une grande coalition en Libye. Une coalition qui permettrait de contrôler les frontières grâce au pouvoir militaire de Haftar et d’exploiter officiellement des sources pétrolières du pays. Exclue de cette coalition, l’Italie, ancienne puissance colonialiste de la Libye et de plus en plus en difficulté face au problème migratoire et inquiétée par la sécurité de sa compagnie pétrolière ENI-Agip, a fait part de sa volonté de participer aux négociations.

Les désaccords entre les deux pays sont également le fruit de profondes divergences sur la question migratoire. Emmanuel Macron a condamné la politique migratoire italienne en qualifiant le gouvernement italien d’extrêmement pragmatique et d’irresponsable. Une position immonde selon un cadre du parti politique du président français. Les critiques de Macron concernant la politique migratoire italienne sont difficiles à digérer d’autant plus que la France ne met pas en œuvre une politique plus souple à l’encontre des migrants. C’est sans doute le point de départ du conflit entre les deux pays. Le 20 janvier 2019, le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, a accusé la France d’être responsable de la tragédie migratoire en Méditerranée en pillant les ressources du continent africain. De même, Matteo Salvini, a appelé à mettre fin au renvoi des immigrants à la frontière française vers l’Italie, la police française aurait procédé, selon Salvini, au renvoi de plus de 60 000 migrants en Italie depuis 2017.

L’Afrique aussi, est un sujet qui divise les deux pays européens, le 20 janvier 2019, le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, ne s’est pas, seulement, contenté d’accuser la France d’empêcher le développement de l’Afrique, de coloniser les pays africains et d’appauvrir leurs populations. Il a également fait valoir la nécessité pour l’Union européenne (UE) d’imposer des sanctions à la France. Di Maio a déclaré que la France, qui pillait les ressources du continent africain, était également responsable des tragédies que vivent les migrants en Méditerranée. Quant à Paris, elle considère que l’Italie ignore son propre passé colonialiste et condamne celui des autres.

Les différends entre les deux pays ont été amplifiés par la crise relative au mouvement des Gilets Jaunes en France. Le 7 janvier 2019, Luigi Di Maio, a exprimé son soutien envers les gilets jaunes en les invitant à « Ne pas abandonner! ». En outre, après avoir rencontré une délégation des gilets jaunes le 5 février, Di Maio a affirmé sur son compte Twitter que le vent du changement a traversé les Alpes. Une rencontre, qualifiée de provocation inacceptable par le ministère français des Affaires étrangères. Une provocation qui a poussé la France à rappeler son ambassadeur à Rome. Une mesure entreprise pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

D’autres questions peuvent justifier une telle détérioration des relations entre la France et l’Italie, ces questions sont d’ordre commercial et historique.

Le gouvernement français envisage de réaliser un projet de Train à Grande Vitesse entre Lyon et Turin. Le projet est, cependant, suspendu en raison d’un désaccord entre le parti de la Ligue qui soutien le projet et le mouvement 5 étoiles et qui le considère comme un gaspillage des fonds publics. Si l’Italie se retire du projet, elle sera appelé à payer une pénalité oscillant entre 2,8 et 3,5 milliards euros.

Autre point de divergence et surement pas le dernier, l’admission en 1985 en France d’ex-terroristes italiens en tant que réfugiés. Certains de ces militants d’extrême gauche vivent encore en France. Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a réclamé leur extradition en Italie.

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