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Égypte : La torture barbare de deux enfants travailleurs secoue le pays

Courrier arabe

L’Égypte a été secouée par une affaire où deux enfants travailleurs ont été victimes de torture. Les faits ont suscité la colère des internautes, qui ont soulevé des questionnements au sujet du travail des enfants au pays et de conditions périlleuses qu’ils subissent.

Les réseaux sociaux, ainsi que plusieurs médias égyptiens locaux ont parlé des incidents avec indignation, mépris et dégoût, publiant des images des victimes et regrettant leur tragique sort.

Mohamed (15 ans) s’en sort du pétrin avec une quadriplégie

La première victime s’appelle Mohamed Mustapha Shahhat, le jeune de 15 ans est un élève en hiver, en été, il travaille ouvrier dans une boulangerie au village de Saloua, qui se trouve au gouvernorat d’Aswane au sud du pays.

La tragédie a commencé lorsqu’un des travailleurs (35 ans) a jeté Mohamed dans le pétrin, puis a pressé le bouton pour le mettre en marche avant de quitter les lieux.

Entendant les cris du petit, les autres travailleurs ont couru vzes lui, Mohamed est sorti du pétrin inconscient, et se fait transporté au CHU d’Aswan, dans un état grave.

Le rapport médical de l’hôpital indique que «Mohamed avait une hémorragie interne, une déchirure au niveau de la moelle épinière, une fracture au niveau des sixième et septième vertèbres cervicales, une côte cassée, une omoplate fracturée et un doigt cassé».

Et après avoir signalé que l’enfant souffrait de quadriplégie, le ministère égyptien de la Santé a transféré Mohamed vers l’hôpital du Caire.

«Nous demandons justice à Mohamed, à travers un tribunal, spécialement après que nous avons su que le coupable tente de fuir la sanction, en prétendant qu’il souffre de troubles psychiques», déclara Abdullah, le frère de Mohamed à la BBC, affirmant que «le coupable avait déjà jeté son frère dans un four, prétendant qu’il rigolait avec lui».

Il indiqua également que «des parties avaient tenté de camoufler l’affaire, en changeant le nom de son frère à l’hôpital», et signala que «la mère de l’enfant subissait des pressions pour l’obliger à déclarer que c’était un simple accident et qu’elle n’accusait personne».

Amina (9 ans) un corps brûlé et roué de coups

Seulement quelques heures après la tragédie de Mohamed, les réseaux sociaux ont dénoncé un autre crime, dont la victime est une petite fille qui travaille comme servante dans une maison.

Amina (9 ans) originaire du gouvernorat de Kafr Cheikh, au delta du Nil, travaille servante chez une famille au gouvernorat de Gizeh.

En colère, les internautes ont publié des photos démontrant la petite Amina le visage tabassé, le corps brulé et les cheveux coupés.

Sur cette affaire, le directeur de la ligne d’assistance urgente pour enfant, Sabri Otman, signale que «son unité avait lancé un communiqué, expliquant que la petite fille qui travaillait comme servante chez un ancien officier et sa femme, une marocaine, pour 2 mille livres par mois, avait été victime d’actes de torture».

Il nota que «90% du corps de la fille soufrait de brûlures de troisième degré, d’ecchymoses et de coupures au niveau de l’oreille droite et autres», que «l’enfant fut torturée au point que son père ne l’a pas reconnue en la voyant».

Sachant que le père de la fille (47 ans) avait informé les autorités, accusant les employeurs de sa fille d’avoir violemment rappée cette dernière et d’avoir brûlé son corps. Des faits que l’enfant a affirmés lors du procès.

Sur ce, le procureur général à ordonner la détention du suspect, et a demandé l’arrestation de sa femme et d’autres suspects, dans le but de lancer l’enquête.

Les enfants travailleurs de l’Égypte n’en sont pas au bout  de leurs peines

Pour information, la ligne d’assistance urgente pour enfant a signalé «avoir reçu, durant la première moitié de cette année, 4631 appels, dont 985 concernant des agressions physiques contre enfants».

Se mobilisant pour tenter de changer la situation, des activistes et des législateurs égyptiens ont exigé que les sanctions soient alourdies. Ils expliquent : «La loi égyptienne n’inclue aucune charge sous la définition «torture d’enfants», et de ce fait ce type d’incident est traité comme étant des agressions physique et leur peine maximale se limite à 5 ans».

De sa part, une étude établie en 2016 par l’UNICEF indique que «le taux d’agressions physiques commises à l’encontre des enfants en Égypte a atteint les 93%», signalant que «les agresseurs sont majoritairement les familles ou les maisons d’accueil», alors que des statistiques non officielles indiquent que «63% des enfants travailleurs en Égypte subissent des violations physiques de la part de leurs employeurs».

Par ailleurs, un rapport de l’organisation mondiale du Travail (OMT), réalisé en novembre 2017, indique que «2,8 millions d’enfants, âgés entre 12 et 17 ans travaillent dans différents domaines».

Selon les observateurs, «le travail des enfants est un phénomène répandu en Égypte à cause de la pauvreté et de la dégradation des conditions économiques, qui poussent les familles démunies à envoyer leurs enfants au travail, abandonnant les bancs de l’école dans la majorité des cas».

Sur ce, il importe de noter que la justice égyptienne juge pour crime «le travail des enfants de moins de 15 ans», selon l’article 58 de la loi 126 de l’enfance, mais elle autorise en même temps «les enfants moins de 14 ans à faire des stages», ce que les spécialistes estiment être «une arrière porte pour légitimer le travail des enfants».

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