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Francophonie: La « bromance » entre Macron et Trudeau va survivre à Erevan

La « bromance » entre Emmanuel Macron et Justin Trudeau va survivre à Erevan. Pourtant, le XVIIe Sommet de la Francophonie qui se tient dans la capitale arménienne ces jeudi 11 et vendredi 12 octobre ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices pour la relation franco-canadienne. Principal sujet de discorde: l’élection de la prochaine secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vendredi 12.

Quatre anciens ministres des affaires étrangères français ont même publié une tribune pour dénoncer le choix de la France de soutenir la candidate rwandaise, notamment parce qu’il entraînait « un bras de fer inutile » avec Justin Trudeau, soutien de la canadienne Michaëlle Jean actuelle directrice de l’organisation et candidate à sa réélection. Mais ça, c’était avant qu’Ottawa ne se rallie au consensus quelques heures avant le début du Sommet, comme le veut la tradition dans le cénacle de la Francophonie.

« Ça a toujours été la manière de faire, on ne va pas la changer. On a bien vu qu’elle (Michaëlle Jean) n’avait pas les appuis nécessaires, il faut se rendre à l’évidence » se résigne une source gouvernementale canadienne auprès de l’AFP.

Bataille d’influence en Francophonie

Mais ce choix, aussi « traditionnel » soit-il, ne s’est visiblement pas fait dans la plus grande simplicité. Entre l’annonce du soutien affiché de la France à la candidature de l’actuelle ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo en mai 2018 et le revirement canadien ce mardi, Emmanuel Macron et Justin Trudeau se sont vus à plusieurs reprises. Et chaque rencontre, a été l’occasion – derrière une ambiance courtoise – de marquer un peu plus le désaccord des deux dirigeants sur le choix de la future patronne de l’OIF mais également sur les futures orientations de la Francophonie.

Réunis à l’ONU au début du mois de septembre, Emmanuel Macron et Justin Trudeau – considérés comme très proches sur la scène internationale – n’avaient d’ailleurs toujours pas trouver le fameux « consensus » que beaucoup appelaient alors de leur voix.

D’un côté, le président de la République essuie de nombreuses critiques -notamment de la part de Marine Le Pen en France- pour avoir fait le choix de soutenir la candidate rwandaise alors que le pays n’est pas reconnu pour son grand respect des droits de l’Homme et qu’il a abandonné le français pour l’anglais comme langue d’enseignement en 2008. « Nous soutenons Louise Mushikiwabo parce que c’est la candidature de l’Afrique », explique l’Élysée pour répondre aux accusations venant de France, d’Afrique et parfois du Canada.

« Ces critiques sont sans doute utilisées par les Canadiens pour mousser la candidature de Michaëlle Jean », explique le politologue Québécois Jocelyn Coulon au HuffPost. D’autant qu’outre-Atlantique, Louise Mushikiwabo ne suscite pas l’adhésion. Les Canadiens, qui avaient réussi à placer leur candidate à la tête de l’OIF en 2016 grâce à la désunion des pays Africains, espéraient bien garder cette primeur.

Une façon, aussi, d’accentuer le poids du Canada au sein de l’organisation, aujourd’hui deuxième contributeur financier de l’OIF à hauteur de 50 millions de dollars par an. D’où l’importance de construire un consensus entre les deux candidates et leurs soutiens pour ne pas humilier le pays aux trois provinces, qui apporte un tiers du budget total de l’organisation.

L’importance du consensus

D’autant que Justin Trudeau et son homologue français entretiennent de très bonnes relations depuis leur rencontre et s’affichent aujourd’hui comme une sorte de tandem rempart aux nationalistes incarnés par le président américain. Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Justin Trudeau « s’entendent et s’apprécient très bien (et) personne ne veut que l’autre ne perde la face », explique une source proche de l’actuelle patronne de la Francophonie à l’AFP. « Le Canada et la France entretiennent une vieille relation et ils ont toujours partagé les mêmes intérêts et les même valeurs. (…) Ils sont très attachés au système multilatéral présentement attaqué par l’administration Trump » abonde Jocelyn Coulon.

C’est pourquoi il n’est pas surprenant, en dépit des intérêts divergents, que la France et le Canada s’accordent désormais autour d’un consensus. D’autant que la candidate sortante Michaëlle Jean ne cesse d’être fragilisée, épinglée dans la presse pour des dépenses « somptueuses » à la tête de la Francophonie, elle n’a que très peu de chances d’être reconduite. Justin Trudeau avait bien tenté d’appeler plusieurs dirigeants africains à l’été 2017 pour tenter de les rallier à sa candidature,avant de renoncer in extremis faute de soutiens suffisants.

Selon la presse québécoise, Paris aurait proposé à Ottawa de retirer la candidature de Michaëlle Jean, en échange d’appuis aux Nations unies, où le Canada fait campagne pour un siège non permanent au Conseil de Sécurité. L’information a été démentie par le bureau du Premier ministre.

Quoiqu’il en soit, le choix de la future dirigeante de l’OIF n’est pas le seul point de dissension entre Emmanuel Macron et Justin Trudeau. Si la « bromance » devrait résister à l’élection de la future patronne de l’OIF, elle pourrait être une nouvelle fois mise à l’épreuve lors de la discussion autour de l’adhésion contestée de l’Arabie saoudite en tant que membre observateur. Alors que la France se dit ouverte aux discussions, le Canada semble, comme en 2016 lors du précédent sommet, exclure totalement le cas de figure.

SourceAgences

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