Gouvernement libyen : Nous ne renoncerons pas à nos droits en Méditerranée orientale

Le gouvernement d’union nationale libyen a rejeté, lundi, les critiques de l’Égypte et de la Grèce concernant le protocole d’accord liant la Libye et la Türkiye dans le domaine de l’énergie, soulignant qu’il n’accepterait pas que les droits du peuple libyen en Méditerranée orientale soient compromis sous prétexte de la situation transitoire du pays.

Lors d’une réunion tenue dimanche au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, et son homologue grec, Nikos Dendias, ont critiqué un protocole d’accord portant sur la coopération dans le domaine du pétrole et du gaz naturel signé par la Libye et la Türkiye, le 3 octobre, affirmant que le gouvernement libyen n’a plus de légitimité au regard de l’accord politique.

En effet, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye depuis mars dernier, l’un dirigé par Fathi Bashagha et désigné par la Chambre des représentants de Tobrouk (est) ; l’autre, reconnu par les Nations unies, est le gouvernement d’union dirigé par Abdelhamid Dbeibeh, qui refuse de céder le pouvoir si ce n’est à un gouvernement désigné par un nouveau parlement élu.

En réponse aux critiques égypto-grecques, le porte-parole du gouvernement d’union, Mohamed Hammouda, a déclaré, lundi, lors d’une conférence de presse : « Nous n’acceptons pas que les droits de la Libye et du peuple libyen en Méditerranée orientale soient remis en cause sous prétexte de la situation transitoire du pays. »

Et de poursuivre : « Au mépris de la volonté de paix des Libyens, une réunion égypto-grecque s’est tenue au Caire (dimanche) pour discuter de la question libyenne, et ce, en l’absence d’un quelconque représentant des Libyens et en tentant de faire fi du droit des Libyens à protéger leurs intérêts. »

Hammouda a ajouté que « l’accord politique libyen est une affaire exclusivement libyenne, placée sous les auspices des Nations unies. Il n’impose aucune forme spécifique de solution aux Libyens sans leur consentement ou contre leur volonté. »

Le porte-parole a souligné que « les manœuvres répétées consistant à évoquer l’expiration de l’Accord politique libyen constituent une ingérence inacceptable dans les affaires libyennes et un appel au vide, à la division et à la guerre. »

Se référant au ministre égyptien des Affaires étrangères, Hammouda a déclaré : « Il semble qu’il fasse intentionnellement fi de la position claire des Nations unies et des acteurs de la scène internationale concernant la tenue d’élections générales en Libye et le rejet largement répandu de toute autre solution artificielle. »

Il a également abordé la désignation de Bashagha par la Chambre des représentants à la tête d’un gouvernement alternatif, soulignant son rejet du processus de « création d’administrations parallèles qui aggravent la crise. »

Hammouda a ajouté : « Il existe un consensus au sein de l’Union européenne selon lequel la stabilité de la Libye est dans l’intérêt de l’Europe, et nous ne pensons pas que la position de la seule Égypte puisse affecter ou confondre les intérêts des pays européens dans la réalisation d’accords globaux sur les questions liées aux développements en Méditerranée orientale. »

Le porte-parole a exprimé le soutien de son gouvernement à l’Union européenne et sa « coopération étroite avec elle, notamment dans le secteur du pétrole et du gaz », notant que les pays de l’Union « ont conclu plus de 15 accords et partenariats avec la Libye. »

« Je conseille au ministère égyptien des Affaires étrangères de faire preuve de plus de vitalité politique afin de faire face à l’évolution rapide des positions internationales concernant la situation en Libye », a ajouté Hammouda.

Et de conclure : « Il est surprenant que la position de notre voisin (l’Égypte) soit contraire à la position des Nations unies en faveur de la stabilité de la Libye. »

Jusqu’à 18h20 GMT, ni l’Égypte ni la Grèce n’ont commenté les déclarations du porte-parole du gouvernement libyen, mais elles soulignent habituellement leur non-ingérence dans les affaires intérieures libyennes et leur soutien aux efforts pour maintenir la stabilité et organiser des élections.

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