Guerre commerciale: Xi Jinping se dit prêt à riposter s’il le faut

Il s’est très peu exprimé publiquement sur la guerre commerciale qui oppose son pays aux États-Unis. Xi Jinping a déclaré ce vendredi 22 novembre que Pékin voulait un accord avec Washington, mais n’hésiterait pas à riposter si nécessaire.

L’homme fort du régime communiste chinois affirme que son pays veut un accord commercial avec les États-Unis et travaille activement pour y parvenir.

Mais répondant aux questions des participants à un forum organisé par Bloomberg à Pékin, Xi Jinping a toutefois ajouté que la Chine n’avait pas peur des menaces américaines et se défendrait si nécessaire.

Au siège du Parlement, face à un parterre de personnalités étrangères dont l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger, Xi Jinping prévient.

« Nous ne voulons pas déclencher une guerre commerciale mais nous n’en avons pas peur », a-t-il déclaré. Et l’homme fort du Parti communiste d’ajouter : « Nous répliquerons si nécessaire. »

Une déclaration rare, car le numéro un chinois s’est très peu exprimé sur ce sujet depuis le début, il y a un an et demi, du bras de fer économique avec Washington.

Les États-Unis menacent d’imposer dès le 15 décembre prochain de nouvelles taxes sur les produits électroniques chinois si un accord « préliminaire » n’est pas trouvé.

Donald Trump a mis la pression en début de semaine. Il a estimé que Pékin n’avait pas encore offert suffisamment de garanties.

« Si nous ne trouvons pas d’accord avec la Chine, j’augmenterai tout simplement encore plus les tarifs douaniers », assure M. Trump. Dans son viseur : de l’électronique, comme les téléphones portables.

Afin de faire avancer les négociations, qui piétinent depuis plusieurs semaines, Pékin a invité les négociateurs américains à se rendre en Chine pour une nouvelle série de discussions.

Mais à en croire le Wall Street Journal, qui révèle cette information, les États-Unis auraient exigé au préalable des concessions chinoises.

Les métaphores historiques du numéro un chinois

Ce vendredi, pour appuyer son propos, le président Xi a filé la métaphore. La Chine « est un grand pays, elle est comme un paquebot », a-t-il observé. « Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des erreurs. Si un paquebot comme la Chine chavire, on ne pourra pas le remettre à flot. »

Le Parti entend poursuivre sa politique de « réforme et d’ouverture » avec prudence, « comme quand on met le pied sur des pierres en traversant la rivière ». Dans ce processus, « la condition préalable est que la souveraineté financière de notre pays soit garantie », estime Xi Jinping.

Celui qui est également secrétaire général du PCC et président de sa puissante Commission militaire centrale a surtout fait référence au XIXe siècle, mettant en garde l’Amérique contre un retour aux « humiliations » des guerres de l’opium et des concessions étrangères. « Cette époque ne reviendra pas », promet-il.

« Ce que nous voulons, c’est rétablir notre rôle et notre place dans le monde et ne pas revivre l’humiliation de l’ère semi-coloniale. » Et de rappeler que les deux pays sont aussi pris dans une guerre technologique, Washington ayant placé sur liste noire le géant Huawei. « Un rideau de fer technologique », selon M. Xi.

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