Hongrie : plus de 60 journalistes dénoncent une « tentative ouverte de faire pression » sur les médias

Ils craignent une influence croissance du gouvernement sur les médias. Près de 60 journalistes du principal site indépendant d’informations en Hongrie, Index.hu, ont démissionné vendredi 24 juillet à la suite du limogeage leur rédacteur en chef. Dans une tribune publiée sur Index (en hongrois) dans la matinée et signée par près des deux tiers de la rédaction, les journalistes ont justifié leur démission par le refus du président du conseil d’administration de rétablir Szabolcs Dull à son poste.

 

Index, qui avait placé son « baromètre de l’indépendance » sur « danger » pour dénoncer des tentatives d’influence sur son contenu, est de loin le principal média critique envers le gouvernement en Hongrie. « L’indépendance politique d’Index n’est pas menacée », a réagi mercredi Laszlo Bodolai, le patron de la fondation propriétaire de l’éditeur du site. Selon lui, le rédacteur en chef limogé n’a pas su maîtriser les tensions internes dues à la perception d’une influence extérieure sur le fonctionnement de la rédaction, ce qui a entraîné une baisse des revenus et du volume publicitaire.

« Il ne doit y avoir aucune ingérence extérieure »

Ce limogeage a au contraire accru l’inquiétude d’une partie des journalistes hongrois, qui accusent le gouvernement nationaliste du Premier ministre Viktor Orban d’atteintes à la liberté de la presse pour obtenir une couverture médiatique favorable. Selon les journalistes, deux conditions sont nécessaires pour assurer l’indépendance de leur publication : « Il ne doit y avoir aucune ingérence extérieure sur le contenu publié sur Index, ni dans sa composition et sa structure. »

« Son licenciement est une ingérence manifeste dans la composition du comité de rédaction, et nous ne pouvons pas le considérer autrement que comme une tentative de pression ouverte », peut-on lire sur index.hu.

Le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto a balayé, jeudi lors d’une conférence de presse au Portugal, ces « fausses accusations » concernant la liberté de la presse. « Comment l’Etat interviendrait-il dans les décisions d’un média qui est une propriété privée ? », a-t-il lancé, alors qu’il était intérrogé par la presse sur le licenciement de Szabolcs Dull.

 

 

Quitter la version mobile