Khaled Ben Salmane rend visite à Washington pour la première fois depuis le meurtre de Khashoggi

Courrier arabe

Le vice-ministre de la Défense saoudien Khaled Ben Salmane est arrivé aux États-Unis mardi pour une première visite officielle depuis qu’il a quitté ses fonctions d’ambassadeur du royaume à Washington au lendemain de la crise résultant du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

L’agence de presse saoudienne officielle a affirmé que le fils du roi saoudien rencontrera un certain nombre de responsables américains en vue d’étudier les relations bilatérales et examiner des questions d’intérêt commun afin de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région, sans donner d’autres détails.

Cette visite est intervenue simultanément avec des informations évoquant la volonté de Washington d’engager des pourparlers directs avec les Houthis au Yémen dans le but de mettre fin à la guerre qui persiste depuis mars 2015.

Selon les sources de l’agence de presse « Bloomberg », l’administration américaine œuvre pour pousser l’Arabie Saoudite à participer à des discussions sécrètes au Sultanat d’Oman avec des dirigeants houthis afin d’obtenir un cessez-le-feu.

Le prince Khaled avait occupé le poste d’ambassadeur de son pays aux États-Unis en juillet 2017. Quelques jours après l’assassinat de Khashoggi commis le 2 octobre 2018, il a déclaré: « les rapports ayant indiqué que Khashoggi avait disparu dans le consulat saoudien à Istanbul et que les autorités saoudiennes l’ont tué ou arrêté sont des rapports totalement mensongers et dénués de tout fondement « .

Après la confirmation de son assassinat par les autorités saoudiennes, Khaled Ben Salmane a nié avoir suggéré à Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul comme l’a affirmé le journal américain « The Washington Post ».

En novembre passé, la CIA avait révélé que le commanditaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi est le prince héritier Mohammed Ben Salmane, ce qui a été démenti par l’Arabie Saoudite. Dans son rapport, la CIA avait également indiqué être en possession d’un enregistrement d’un appel téléphonique du prince Khaled dans lequel celui-ci incite Jamel Khashoggi à se rendre au consulat saoudien à Istanbul pour compléter les papiers nécessaires à son mariage.

Des médias américains avaient assuré que Khaled Ben Salmane et le conseiller du prince héritier Saoud al-Qahtani ont essayé de convaincre Khashoggi pendant une année de rentrer volontairement en Arabie Saoudite.

Le prince héritier a eu sans doute peur pour son frère d’être exposé à de vives critiques des médias et des activistes américains, ce qui l’a poussé à mettre fin à ses fonctions d’ambassadeur en février dernier et à le nommer vice-ministre de la Défense.

En décembre dernier, « The Washington Post » avait critiqué le prince Khaled en qualifiant son retour à Washington « d’audace effrontée », l’accusant de proférer des « mensonges éhontés » sur le meurtre de Khashoggi. Nombreux sont ceux qui ont été surpris par le retour d’un émissaire dont « la crédibilité est réduite à zéro » comme l’a exprimé le sénateur républicain Bob Corker.
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