La Birmanie prépare sa défense à la CIJ

Le samedi 23 novembre, à deux semaines des audiences devant la Cour internationale de justice, une réunion entre les plus hauts responsables du pays a eu lieu : l’occasion de rappeler la position birmane sur la crise des Rohingyas.

Avec notre correspondante à Rangoun,Sarah Bakaloglou

La réunion avant les audiences de la Cour internationale de justice (CIJ) s’est faite devant la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, des ministres, mais aussi le chef de l’armée. Le pays est accusé par la Gambie d’« actes de génocide » contre la minorité des Rohingyas devant la plus haute juridiction de l’ONU. 740 000 membres de cette minorité musulmane ont fui la répression de l’armée birmane en 2017.

La position de la Birmanie est claire depuis les violences d’août 2017 : l’armée n’a fait que réagir aux attaques de la rébellion rohingya, il n’a eu ni nettoyage ethnique ni génocide dans le pays et la communauté internationale ne comprend pas la complexité de la situation dans l’État de l’Arakan.

Aung San Suu Kyi comme avocate

Le gouvernement l’a rappelé, et c’est sans doute ce qu’il répétera devant l’ONU : des commissions – internes – ont été formées pour enquêter sur les violations des droits de l’homme contre les Rohingyas.

Une position birmane qui sera défendue par Aung San Suu Kyien personne devant la Cour aux Pays-Bas. Incarner la défense de la Birmanie sur ce dossier prouve que cette fille de militaire a très peu de considération pour son image – déjà dégradée – aux yeux de la communauté internationale. La dirigeante jouit d’un soutien important en Birmanie parmi la population, dont la majorité considère les Rohingyas comme des immigrants illégaux. Ce choix de défendre le pays n’est donc pas anodin à un an des élections générales.

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