La France fait face à une pénurie d’enseignants pour la rentrée

La France se trouve confrontée à une pénurie d’enseignants alors que la rentrée scolaire 2022-2023 pointe son nez dans les académies.

Moins de 10 jours avant le jour J, les rectorats peinent à recruter les 4.000 enseignants qui ont manqué à l’appel, lors des concours enseignants du printemps dernier, un chiffre historiquement bas, selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale.

Disparités des géographies et des matières

Dans l’éducation publique, le premier degré (écoles maternelles et primaires) fait face à 16,9 % de postes non pourvus cette année, contre 5,3 % l’an dernier. Dans le secondaire (collèges et lycées), ce taux se situe à 16,6 %, contre 5,9 % en 2021.

Bien qu’un grand nombre d’académies ne soient pas confrontées à cette pénurie d’enseignants, les académies franciliennes, notamment celles de Créteil et Versailles, soient des zones urbaines dites « populaires », sont particulièrement affectées. Ainsi, quelque 900 candidats ont été recrutés sur 1665 postes ouverts à Créteil, et autant à Versailles, pour 1600 postes ouverts.

En termes de matières enseignées, la France manque cruellement de professeurs d’allemand, avec 45 % de postes non pourvus contre 19 % à 30 % au cours des trois années précédentes. Pour les lettres classiques, ce taux est de 43 %. Il est de 33,3 % pour la physique-chimie et de 31,5 % pour les mathématiques.

Crise d’attractivité du métier

Ces difficultés de recrutement s’expliquent essentiellement par une crise d’attractivité du métier, notamment en termes de revenus.

Le 2 août courant, lors d’un échange avec les députés de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation, Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, qui prépare sa première rentrée à ce poste, avait annoncé un « choc d’attractivité » qui contient une revalorisation des salaires pour tous les enseignants, qu’ils soient débutants ou à un stade plus avancé de leur carrière.

« Je me suis engagé pour que chaque nouvel enseignant soit rémunéré à hauteur de 2 000 euros » nets, avait-il souligné.

Le ministre avait annoncé pour la rentrée prochaine, « une négociation nationale pour la revalorisation de la rémunération des enseignants, ainsi que des débats locaux dans les établissements de l’ensemble du pays pour permettre aux personnels d’être acteurs de nouvelles méthodes et projets pédagogiques », alors qu’il promettait de lutter contre ce qu’il qualifiait de « sentiment de déclassement et de dégradation de la position sociale » des professeurs.

Après une décennie de gel de salaire des fonctionnaires, dans le cadre du projet de loi pour le pouvoir d’achat voté en juillet, le gouvernement a prévu de revaloriser les salaires de 3,5 %.

Pour rappel, selon l’Insee, le taux annuel d’inflation s’élevait à 6,1 % en juillet.

Lors d’un déplacement au rectorat de Créteil, ce mardi, Pap Ndiaye s’est dit « confiant pour que la rentrée [prochaine] se passe au mieux « . Il a promis qu’il y aurait « un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France ».

Quitter la version mobile