La Libye lance sa campagne de vaccination contre la Covid-19

Le nouveau gouvernement d’union de la Libye a lancé samedi sa campagne de vaccination contre la Covid-19 longtemps retardée après avoir reçu quelque 160000 doses de vaccin au cours de la semaine dernière. Le Premier ministre a reçu sa première dose en direct par la télévision devant la télévision.

Malgré le fait que la Libye est plus riche que ses voisins en raison des exportations de pétrole, le système de santé du pays a été mis à rude épreuve par des années de troubles politiques et de violence, et a eu du mal à faire face à la pandémie du coronavirus.

Le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh a qualifié le début de vaccination de «jour béni» dans la lutte contre la Covid-19 après avoir reçu sa première dose, sans même dire quel vaccin il avait reçu. Au moins 100 000 des doses arrivées cette semaine étaient le vaccin russe Spoutnik V.

Le gouvernement intérimaire d’union nationale de Dbeibeh a prêté serment le mois dernier après avoir vu le jour dans le cadre d’un processus facilité par l’ONU avec pour mandat d’unifier le pays, d’améliorer les services de l’État et de superviser la préparation des élections nationales en décembre.

Le gouvernement de Dbeibeh a présenté la livraison de vaccins et le déploiement national comme la preuve qu’il améliore la vie des Libyens ordinaires après avoir remplacé deux gouvernements en guerre qui régnaient à l’est et à l’ouest du pays.

«Grâce aux consultations politiques et aux efforts du Premier ministre, le vaccin est disponible», a révélé le ministre de la Santé Ali Al-Zanati, qui a annoncé auparavant que le gouvernement avait jusqu’à présent commandé suffisamment de doses pour vacciner 1,4 million de personnes dans un pays de plus de six millions d’habitants.

Le Centre national de contrôle des maladies de la Libye a signalé que plus de 400 000 personnes se sont inscrites pour la vaccination dans plus de 400 centres à travers le pays.

La Libye a enregistré plus de 166 000 cas de la Covid-19 et près de 3 000 décès, bien que les envoyés de l’ONU aient déclaré que les vrais chiffres sont probablement beaucoup plus élevés.

«Je suis désolé que le vaccin soit arrivé en retard en Libye après que des milliers de personnes aient été infectées. Mais mieux vaut tard que jamais», a confié Ali Al-Hadi, un propriétaire de magasin, ajoutant que sa femme avait été malade du coronavirus et qu’elle s’était rétablie.

De nombreux Libyens craignent que la campagne de vaccination ne soit entachée par les querelles politiques internes ou du favoritisme après des années de guerre.

«Nous espérons que le ministère de la Santé évitera les conflits politiques afin que les services puissent atteindre tous les patients», a souligné la femme au foyer Khawla Mohammad, âgée de 33 ans.

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