Lancement réussi depuis les Etats-Unis pour Dragon de SpaceX vers la Station spatiale

La Nasa et SpaceX ont fait décoller avec succès une fusée avec une nouvelle capsule Crew Dragon pour astronautes, samedi 2 mars. L’engin, qui n’a à son bord qu’un mannequin baptisé Ripley, a décollé comme prévu à 2 h 49 (8 h 49 à Paris) depuis le Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, en Floride.

La capsule s’est séparée sans incident de la fusée qui l’a placée en orbite, a annoncé SpaceX. Elle doit s’arrimer dimanche à la Station spatiale internationale (ISS) avant un retour vendredi 8 mars sur Terre, où elle doit tomber dans l’océan Atlantique.

Si la mission se déroule sans incident, le prochain voyage aura deux astronautes à bord, en théorie avant la fin de l’année – une première depuis la fin des vols habités américains, en 2011.

La fusée a décollé du pas de tir mythique d’où sont parties toutes les missions Apollo pour la Lune, qui a été préalablement rénové par SpaceX.

« Ce furent huit longues années », a commenté vendredi Bob Cabana, un ancien astronaute qui a assisté au retour ici de la dernière navette spatiale, en juillet 2011. Après la mise au garage des navettes (1981-2011), la « côte spatiale » est entrée dans une sorte de dépression, avec des licenciements chez les sous-traitants.

« C’est formidable de voir un véhicule habitable, la capsule Dragon de SpaceX, au sommet d’une (fusée) Falcon 9, là-bas sur le pas 39A. Mais ce que j’ai vraiment hâte de voir, c’est un équipage à bord cette année », a-t-il déclaré, lors d’une rencontre avec la presse, à quelques kilomètres du fameux pas de tir.

« Une question de fierté nationale »

Depuis 2011, le transporteur exclusif vers l’ISS est l’agence spatiale russe, et les astronautes américains doivent décoller du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. « Revenir ici, c’est une question de fierté nationale », expliquait vendredi Mark Geyer, patron du centre spatial Johnson à Houston, où sont basés les astronautes américains.

« C’est un événement d’importance critique dans l’histoire américaine », a appuyé le patron de la Nasa, Jim Bridenstine, quelques heures avant le tir.

« Nous sommes (sur le point de) lancer des astronautes américains, à bord de fusées américaines, depuis le sol américain, pour la première fois depuis la fin des navettes spatiales en 2011. »

Trois ans de retard

Boeing a aussi reçu un contrat de la Nasa en 2014 pour développer un véhicule, le Starliner. Il ne sera pas testé avant avril, dans une mission similaire à celle de SpaceX. La Nasa n’a pas voulu parier sur un seul véhicule, pour se couvrir en cas d’accident.

Le planning a pris environ trois ans de retard. Le premier vol habité de SpaceX est toujours officiellement prévu en juillet, mais les responsables de la Nasa et de SpaceX évoquent souvent la fin de l’année comme date butoir. La mission qui commencera samedi vise justement à tester en conditions réelles la fiabilité et la sûreté de la capsule.

Le mannequin, baptisé Ripley par SpaceX en l’honneur du personnage des films Alien incarné par Sigourney Weaver, est équipé de capteurs pour mesurer les forces auxquelles seront soumis les astronautes au décollage et lorsqu’ils replongeront dans l’atmosphère et amerriront dans l’Atlantique, ralentis par quatre grands parachutes.

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