France: Le chef du gouvernement a un peu expédié son discours pour remercier le démissionnaire ministre de l’Intérieur

Le chef du gouvernement a un peu expédié son discours pour remercier le démissionnaire ministre de l’Intérieur, dont il va assurer l’intérim.
Difficile de ne pas remarquer le manque de chaleur entre eux. Ce mercredi matin, la passation de pouvoir entre Gérard Collomb et le désormais ministre de l’Intérieur par intérim, Edouard Philippe, a été rapide, voire expéditive.

Après une longue attente seul devant les caméras, sur le perron de la place Beauvau, le candidat à la mairie de Lyon a, lui, pris son temps pour dire combien il regrettait de devoir partir et combien il avait aimé son ministère. « Il restera toujours une petite part de vous dans mon cœur », a-t-il notamment assuré à ses collaborateurs. Et de bouder au passage totalement Emmanuel Macron, avec qui il avait plusieurs fois confié entretenir une « relation quasiment fusionnelle ».

Philippe bref, visage fermé
Pendant son discours, Gérard Collomb a toutefois semblé éviter de regarder le chef du gouvernement. Qui lui a visiblement rendu la politesse en rendant hommage a minima à son travail. N’esquissant pas un sourire lors de l’intervention de son prédécesseur, Edouard Philippe ne s’est pas étendu sur l’aspect humain, pourtant très important entre Emmanuel Macron, Gérard Collomb et lui-même pendant les premiers mois de gouvernance. Pour autant, des tensions existaient déjà entre les deux hommes, notamment au moment du débat sur les 80 km/h sur les routes secondaires de l’Hexagone : une marotte du Premier ministre, que Gérard Collomb ne s’était pas privé de critiquer.

Si les mots étaient bien là, dans son très court discours, le langage corporel du Premier ministre trahissait une indéniable tension. Edouard Philippe n’a visiblement pas digéré la surprise de l’annonce précoce de Gérard Collomb de démissionner pour être candidat à la municipale de 2020 dans son fief lyonnais.

Une annonce qui a pris tout le monde de court au gouvernement. Au point que même cette passation de pouvoir semblait improvisée. Selon les journalistes sur place, la sécurité est apparue totalement désorganisée, les laissant approcher à la dernière minute, sans contrôle d’identité. Un brouhaha qui pourrait aussi expliquer le manque de coordination entre les deux hommes, et l’attente remarquée du ministre démissionnaire.

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