Le Mexique veut éviter la confrontation avec les USA

Le président mexicain a appelé au dialogue après l’annonce surprise par Donald Trump d’une augmentation des taxes imposées par les États-Unis aux produits mexicains entrant sur son sol. Une décision inattendue, violente, aux répercussions économiques importantes et immédiates.

« Nous ne répondrons à aucune provocation, nous serons prudents avec les États-Unis », explique ce vendredi 31 mai Andres Manuel Lopez Obrador. Le président du Mexique estime que les contentieux doivent être réglés pas la discussion.

Pas de représailles donc, pas d’escalade, comme c’est le cas avec la Chine, en tout cas pas à ce stade. Pas d’indifférence pour autant, bien au contraire. La décision américaine, annoncée la veille par Donald Trump, de prélever à partir du 10 juin 5 % de taxes sur tous les produits importés du Mexique – officiellement pour lutter contre l’arrivée de migrants – met une énorme pression sur l’économie mexicaine.

Déjà parce que Donald Trump ne compte pas s’arrêter là et menace d’augmenter ces taxes jusqu’à les porter à 25 % au 1er octobre, à moins que les flux de migrants clandestins ne cessent entièrement. Ensuite et surtout parce que 80 % des exportations mexicaines, près de 30 % de la richesse nationale, sont destinées aux États-Unis. Menacer ces exportations, c’est donc menacer le socle de l’économie mexicaine.

Déjà, les bourses mondiales ont réagi à la baisse, tandis que le peso mexicain a perdu 3 % de sa valeur immédiatement après la publication du tweet de Donald Trump.

Les États-Unis également pénalisés

Là où Donald Trump prend un risque, c’est qu’à la faveur des taxes imposées aux produits chinois, le Mexique est devenu en 2019 le premier partenaire commercial des États-Unis. Les consommateurs américains vont donc mécaniquement subir une hausse des prix sur de nombreux produits, notamment dans l’automobile, les produits manufacturiers et l’agroalimentaire.

Le président du Conseil national du commerce extérieur, représentant les entreprises américaines, dénonce d’ailleurs un « coup très dur » porté à l’économie nationale et s’interroge : « Quel partenaire pourra désormais faire confiance à cette administration ? »

Le nouvel accord tripartite remis en cause ?

Enfin les États-Unis et le Mexique étaient sur le point de ratifier, avec leur partenaire canadien, un nouveau traité de libre-échange(l’Accord États-Unis – Mexique – Canada, ou AEUMC), pour exonérer de droits de douane des milliards de dollars d’échanges. La décision américaine pourrait compromettre ce processus, même Andres Manuel Lopez Obrador affirme qu’elle ne le « stoppera pas ». Elle démontre à tout le moins le peu de valeur de ces textes aux yeux du Président américain.

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