Le ministère libyen de l’Intérieur considère les crimes de Haftar comme « crimes de guerre punissables »

Le ministère libyen de l’Intérieur a indiqué que les exécutions barbares menées par la milice du général renégat Khalifa Haftar, sont sans précédent, sauf dans la guerre ethnique en Bosnie-Herzégovine dans les années 90.

C’est ce qui ressort des déclarations du colonel Mohamed Madeghi, sous-Secrétaire adjoint du ministère de l’Intérieur pour les affaires sécuritaires, lors d’une conférence de presse tenue mardi soir, sur les charniers découverts dans la ville de Tarhouna dans le sud-est de Tripoli.

« Depuis la libération de Tarhouna (90 km au sud-est de Tripoli) de l’emprise des milices (le 5 juin courant), les médias diffusent des scènes choquantes et extrêmement douloureuses de victimes jetées dans un puits et enterrées sans pitié dans des fosses communes dans des fermes ».

« Ces exécutions massives, qu’aucune religion ne tolère, ont touché les enfants, les jeunes et les femmes, d’une manière brutale dont nous n’avons été témoins que pendant la guerre ethnique en Bosnie-Herzégovine (1992-1995) », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « Les crimes commis par les agresseurs se transforment en crimes de guerre punissables par les autorités judiciaires en Libye et dans le monde, et de la compétence de la Cour de justice de La Haye (relevant des Nations Unies). »

Il a souligné la nécessité de parvenir à une juste rétribution pour que les criminels de guerre assument les conséquences de leurs actions envers leurs peuples ».

Madaghi a affirmé que « les charniers découverts à Tarhouna ne doivent pas être oubliés ou ignorés, ils seront gravés dans la mémoire des familles des victimes et dans la mémoire de la Libye et de toute l’Humanité ».

Il a, par ailleurs, annoncé que 48 corps ont été découverts jusqu’à présent, en plus des fragments de corps déchiquetés, soulignant que le ministère de l’Intérieur oeuvre à les identifier grâce à l’ADN.

Lors de la même conférence, des responsables libyens ont annoncé que les efforts internationaux en cours pour mettre en place une commission d’enquête sur les violations de la milice du général renégat Khalifa Haftar, concernant les mines, les charniers et d’autres violations à Tripoli et Tarhouna.

L’armée libyenne a réussi, le 4 juin courant, à libérer l’ensemble des régions que contrôlaient les milices de Haftar, à Tripoli siège du gouvernement.

Le lendemain, l’armée a libéré la ville de Tarhouna (90 km au sud-est de Tripoli), la ville de Béni Walid (180 Km au sud-est de la capitale) et les autres villes du littoral occidental ainsi que la base aérienne d’al-Wattiya et les localités d’al-Jabal al-Gharbi.

Avec le soutien de pays arabes et européens, la milice de Haftar a mené, depuis le 4 avril 2019, une attaque qui a finalement échoué à s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Au terme de cette agression, un nombre considérable de morts et de blessés ont été recensés parmi la population civile de la capitale, ainsi que d’importants dégâts matériels.

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