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jeudi, avril 25, 2024

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Liban : L’expulsion des réfugiés syriens est inhumaine et constitue une menace réelle pour leur sécurité (Communiqué)

Les autorités libanaises devraient immédiatement annuler le plan d’expulsion forcée des réfugiés syriens vers leur pays, et s’abstenir de prendre toute mesure qui mettrait en danger leur sécurité et leur sûreté, a déclaré jeudi l’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme dans un communiqué.

La déclaration du ministre libanais intérimaire des personnes déplacées, Issam Sharaf al-Din, selon laquelle le Liban prévoit d’expulser 15 000 Syriens déplacés par mois, est alarmante. Le ministre a déclaré que la Syrie était devenue sûre et que la guerre était terminée.

L’expulsion de réfugiés contre leur gré constitue une violation manifeste du principe de non-refoulement qui protège les réfugiés contre l’expulsion ou le retour forcé dans des pays où leur vie ou leur liberté est menacée, car ils pourraient être soumis à la torture et à des traitements cruels et dégradants.

La Commission internationale indépendante d’enquête sur la République arabe syrienne a confirmé dans un rapport de septembre 2021 que le pays n’est toujours pas un endroit sûr ou stable où les réfugiés pourraient retourner. Le rapport ajoute qu’il n’est même pas sûr pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays de retourner dans les zones qu’elles ont été forcées de quitter en raison du conflit armé.

Nour Olwan, responsable des médias d’Euro-Med Monitor, a déclaré : « Renvoyer de force les réfugiés syriens au Liban dans leur pays signifie les condamner à la disparition forcée, à la torture ou à la mort. Après toutes les pratiques brutales du régime syrien, pouvons-nous faire confiance à sa volonté ou à sa capacité d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés et de leur offrir une vie sûre et digne ? »

« Nous comprenons les crises complexes que traverse le Liban, mais la solution ne commence pas par le fait de forcer des personnes vulnérables à retourner dans les régions qu’elles ont fuies et où leur vie est toujours en danger ».

En outre, le gouvernement libanais a des attentes irréalistes quant au traitement que le régime syrien réserve aux réfugiés qui ont des opinions d’opposition et qui doivent être expulsés. Le ministre libanais a déclaré que les dissidents ont deux options : ils peuvent retourner en Syrie après s’être engagés à ne pas commettre d’actions négatives, ou le HCR assurera leur transfert vers un pays tiers.

Selon les organisations de défense des droits de l’homme, un certain nombre de réfugiés qui ont été renvoyés en Syrie ont été soumis à de graves violations qui, dans certains cas, ont entraîné la mort.

Environ 1,5 million de réfugiés syriens vivent au Liban, dont environ 950 000 sont enregistrés auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Les réfugiés syriens au Liban souffrent de très mauvaises conditions de vie, puisque 9 sur 10 d’entre eux vivent dans une extrême pauvreté. La proportion de familles de réfugiés syriens qui souffrent d’insécurité alimentaire est d’environ 49%. 60% des familles de réfugiés syriens vivent dans des logements surpeuplés, en danger ou non conformes aux normes.

Depuis des années, les réfugiés syriens au Liban souffrent de discrimination, notamment d’un certain nombre de lois qui limitent leur capacité à jouir des droits fondamentaux, en particulier le droit à la santé et le droit au travail. Ils ont également été victimes d’un grand nombre d’attaques qui ont causé la mort d’un certain nombre d’entre eux et l’incendie de certains de leurs camps, principalement motivées par des discours de haine et des incitations de la part de responsables politiques et de figures de partis.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) doit rejeter le projet d’expulsion des réfugiés syriens et ne pas coopérer avec lui sous sa forme actuelle, continuer à fournir un soutien et des services aux réfugiés syriens, et amener les autorités libanaises à comprendre les conséquences de l’expulsion forcée des réfugiés.

En vertu des engagements qu’il a pris dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre la torture, le Liban est tenu de ne pas contraindre une personne qui craint d’être soumise à la torture à retourner dans son pays. L’article 3 de la convention stipule que « Aucun État partie n’expulsera, ne refoulera ni n’extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture. »

Les Nations unies devraient faire pression sur les autorités libanaises pour qu’elles annulent le projet d’expulsion des réfugiés syriens, qu’elles leur permettent de décider librement de leur sort et qu’elles ne les renvoient chez eux qu’après s’être assurées qu’ils sont en sécurité et dans le cadre de programmes organisés de rapatriement volontaire.

Les pays donateurs devraient intensifier l’aide financière aux programmes humanitaires destinés aux réfugiés au Liban, et soutenir les efforts des autorités libanaises pour les accueillir et leur fournir les services nécessaires.

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