Libye: Après l’échec à Tripoli, Haftar se tourne vers le pétrole

Courrier arabe

Un rapport du journal britannique «The Times» a annoncé que le général libyen  à la retraite Khalifa Haftar a changé de stratégie militaire après l’échec de son offensive menée sur Tripoli, en transférant les combats de la capitale vers les champs de pétrole.

Le journal nota, selon le directeur de la compagne nationale libyenne de pétrole «National Oil Corporation (NOC)», Mustapha Sana Allah, que la conquête de Haftar du « croissant pétrolier » avait une nouvelle fois mis en exergue le rôle central de la guerre du pétrole dans le conflit libyen.

«Si le secteur pétrolier en Libye se divisa, le pays sera détruit» a-t-il déclaré, expliquant que la NOC est, actuellement, la seule raison de l’union nationale libyenne.

Le rapport, rédigé par le journaliste, Anthony Lloyd, mentionne que le directeur de la NOC a mis en garde contre une guerre du pétrole au pays, signalant que «les parties du conflit exploiteront l’argent du pétrole pour alimenter la guerre qui déchire déjà la patrie».

Le journaliste ajouta que Sana Allah affirma que Haftar avait signé des contrats avec des sociétés fictives pour vendre le pétrole libyen à 55 dollar le baril, «un prix largement inférieur à celui estimé par le marché mondiale», déplora-t-il, signalant que ces sociétés siègent aux Émirats arabes unis et en Égypte, les deux pays qui soutiennent Haftar.

Bien que la NOC, la seule compagnie chargée de la vente de pétrole en Libye soit sous la protection du Conseil de sécurité international, et soigneusement surveillée par des observateurs internationaux, les milices de Haftar ont pu s’emparer de la plupart de ses structures vitales.

Une prise de pouvoir qui poussa ses alliés à proclamé la division de la NOC, visant à mettre la main sur une grande partie de l’export du pétrole libyen, un scénario que des parties internationales redoutent, annonçant qu’il «transformera le pays en un champ de guerre incontrôlable».

Depuis 2011, le riche pays pétrolier est déchiré par le conflit entre Khalifa Haftar, un rebelle qui domine l’est libyen, grâce à des milices armées soutenues par les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Arabie saoudite, et le Gouvernement d’union nationale à l’ouest qui se bat pour garder sa légitimité et la souveraineté nationale.

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