Libye : Des avions syriens et russes détectés et Salamé traite les grands pays qui ont soutenu Haftar «d’hypocrites»  

Courrier arabe

Des sites spécialisés dans le suivi de vols en temps réel ont signalé que des avions syriens et russes étaient arrivés à la base aérienne libyenne al-Khadem, au moment où Ghassan Salamé a déclaré que les pays membres du Conseil de sécurité international qui avaient soutenu l’offensive armée de Khalife Haftar, l’année dernière, étaient «hypocrites».

Le site «RadarBox» a montré «qu’un avion de type Iliouchine-76, appartenant au régime syrien, avait décollé lundi soir depuis Damas, passant par Lattaquié, et allant vers l’Égypte, avant de disparaître des radars une fois arrivé à l’ouest d’Alexandrie».

De sa part, le site «FlightAware» a publié des photos, traçant la direction du même avion syrien, depuis son entrée dans l’espace aérien égyptien.

Le site signala que «l’avion s’était dirigé, lundi, vers la base al-Khadem en Libye, et indiqua qu’il a été détecté à nouveau, mardi, alors qu’il quittait l’Égypte vers la Syrie».

Un avion russe 

FlightAware a également signalé avoir suivi le vol d’un avion-cargo russe, de type Iliouchine-76 également, précisant «qu’il avait décollé de Moscou vers l’aéroport Hmeimim à Lattaquié en Syrie, passant par l’Égypte et allant vers les frontières libyennes, avant de disparaître des radars», au moment où l’observatoire «Bosphore» a signalé que l’avion russe s’est dirigé vers la base libyenne al-Khadem.

Salamé attaque les pays qui ont soutenu Haftar et les traite d’«hypocrites»

Dans un contexte proche, l’ancien envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a dénoncé «l’hypocrisie» de certains pays membres du Conseil de sécurité, les accusant de l’avoir « poignarder dans le dos », en soutenant l’offensive qu’avait lancée Khalifa Haftar contre Tripoli, en avril 2019.

Lors d’une interview qu’il avait tenue mercredi soir avec le Centre pour le dialogue humanitaire, Salamé avait déclaré : «Je n’ai plus aucun rôle, le jour où Haftar avait attaqué Tripoli, il avait le soutien de la majorité des membres du Conseil de sécurité, alors que moi, sur terrain, j’étais critiqué car je n’avais pas pu l’arrêter».

Il affirma que les discussions qui étaient à l’époque en cours, pour résoudre la crise libyenne, avaient été avortées avec le lancement de l’offensive de Haftar, en rappelant qu’elle fut lancée quelques jours avant l’organisation de la conférence nationale de Ghadamès, que les Nations unies avaient préparée avec l’assistance du Centre pour le dialogue humanitaire.

Salamé indiqua également que «des pays importants ne se sont pas contenté de soutenir Haftar, mais se sont engagés contre la conférence de Ghadamès», affirmant que «ces derniers ne voulaient pas que la conférence ait lieu».

«Je suis très en colère», avait-il ajouté, en signalant que «le système international actuel était déstabilisé, spécialement concernant l’implication militaire directe dans les conflits locaux», et en déplorant que «des chefs de pays importants soient dépourvus de conscience».

Rappelons que Ghassan Salamé, représentant des Nations unies pour la Libye depuis 2017, avait démissionné de son poste en mars dernier, expliquant à l’époque «que son état de santé ne lui permettait plus de suivre le rythme de son travail», et soulignant «que pendant plus de deux ans, il s’était donné à fond pour réunir les Libyens, stopper les ingérences étrangères et conserver l’unité du pays».

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