Libye: Ghassan Salamé prend part avec Haftar et suscite la colère du GNA

Courrier arabe

Le dernier rapport rédigé par l’envoyé spécial des Nations unies en Libye «Ghassan Salamé» a suscité la colère du Gouvernement d’union nationale (GNA), qui a demandé sa révision, à cause des fausses informations qu’il contenait, la prise de partie qu’il affichait pour le général libyen à la retraite Khalifa Haftar.

Hier, le président du GNA «Fayez al-Sarraj» avait convoqué Salamé, pour lui transmettre une note de protestation concernant «les erreurs commises dans son rapport», il signala que la neutralité du contenu était douteuse, et que le document devait être soigneusement révisé, demandant à ce qu’une liste des noms des coupables soit organisée.

Aussi, la présidence des États-Majors libyenne avait annoncé un communiqué déclarant: «Nous tenons l’envoyé spécial pour responsable du contenu de son rapport, et si les listes des noms des extrémistes et des terroristes ne seront pas communiquées selon les normes des Nations unies, la présidence des États-Majors classera le rapport comme tentation de déformer l’image de l’armée libyenne, du GNA, et de peuple libyen, et sur ce, Salamé sera poursuivi en justice».

À quoi joue Salamé ?

De son côté, le membre du Haut conseil d’état «Belgacem Dobroz» a affirmé qu’une réunion a été tenue entre les membres du conseil pour discuter «le rapport non précis de Salamé», qui a inversé les réalités en Libye, racontant que «Salamé avait fourni un faux témoignage, et démontré un soutien médiatique en faveur de Khalifa Haftar, lorsqu’il avait dit que le nombre des membres participant à la séance parlementaire tenue au Caire était 72, alors qu’en réalité, ils ne dépassaient pas les 40 membres».

Belgacem Dobroz ajouta que «Salamé n’avait pas précisé la partie responsable de l’attaque des migrants à Tajoura, bien qu’il nous admettait lors des rencontres tenues à huis clos qu’il savait que les milices de Haftar étaient responsables de l’attaque».

Le membre du haut conseil d’état s’est aussi demandé des raisons qui poussaient Salamé à se déplacer à Abu-Dhabi, chaque fois qu’un problème surgissait en Libye, signalant que «Ghassan Salamé avait dépassé les lignes en sollicitant l’avis égyptien et émirati, bien qu’il sache que ces deux pays sont impliquées dans l’approvisionnement militaire de Haftar, et qu’elle sont à l’origine du chaos au pays».

Salamé aurait-il choisi son camp ?

À son tour, «Abderrahmane al-Chater», un autre membre du Haut conseil d’état libyen estime que Salamé essaye de mener le Conseil de sécurité vers une fausse piste, soulignant qu’il n’était plus envoyé pour la paix et la stabilité «mais un partenaire actif qui agit selon les ordres des promoteurs de la guerre contre Tripoli».

Il expliqua que refuser de traiter avec Salamé est une nécessité qu’impose la stratégie de la sécurité nationale libyenne «pour en finir avec un espion infiltré parmi nous».

Dans ce contexte, il convient de rappeler qu’il y’a deux jours, Ghassan Salamé s’est limité à rapporter au Conseil de sécurité international que «la Libye est devenue un terrain d’essai des nouvelles armes, et d’exploitation des anciennes avec le soutien des gouvernements occidentaux».

Sans identifier les noms des coupables, ou signaler les violations commises lors de l’offensive militaire contre Tripoli, il semble que l’envoyé spécial a oublié de noter plusieurs incidents qui impliquent Khalifa Haftar, ses milices, et ses alliés dans plusieurs crimes de guerre, et crimes contre l’humanité.

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