Libye : Implication française et émiratie dans le soutien militaire de Haftar

Lors de leur fuite de «Gharyane», après les attaques glorieuses menées par les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), les milices du général libyen à la retraite Khalifa Haftar ont abandonné plusieurs caisses en bois, remplis d’armes et de munitions, sur lesquelles étaient écrit «les forces armées des Émirats arabes unis».

Dans les caisses se trouvaient des missiles américaines de Type «Javeline», vendus seulement aux Émirats arabes unis (EAU), à titre de 331 missiles en 2008, et à la France en 2010.

Sachant que lors de la conclusion de l’accord de vente, les États-Unis interdisent la vente à une tierce partie, sans son approbation écrite, selon «l’accord de l’utilisateur final».

Le site d’informations «Al-Khaleej Online» a déduit que les armes retrouvées en Libye prouvent que les EAU n’avaient pas respecté les termes de l’accord, et avaient envoyé leurs missiles comme approvisionnement pour les milices de Khalifa Haftar, notant qu’il s’agit bien «d’une violation claire du contrat».

Le site signale que les EAU n’étaient pas les seuls à acheter ces missiles, rappelant qu’en 2010 la France les avait aussi achetés, affirmant qu’en distribuant les armes à Khalifa Haftar (la tierce partie), «la France a violé l’interdiction d’armes imposée en Libye par les Nations unies».

Il évoqua qu’à ce sujet, pour justifier avoir ses armes entre les mains des milices, son ministère de la Défense avait déclaré lors d’un communiqué officiel, le 10 juillet: «Les missiles Javeline retrouvés en Libye étaient censés être exploités par une unité française de lutte contre le terrorisme en Libye», soulignant que l’excuse était loin de faire oublier l’affaire.

Toutefois, il convient de rappeler qu’après avoir pris le contrôle de la base militaire des milices, les forces du GNA avaient annoncé avoir trouvé des missiles Javeline, et que le 29 juin, Washington avait déclaré ouvrir une enquête au sujet de ses armes trouvées à la portée des milices libyennes, pour appliquer, suite à des pressions du Congrès, les sanctions adéquates sur les parties responsables.

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