La dégradation des situations de vie dans les régions de l’est libyen menace-t-elle le pouvoir de Khalifa Haftar ?

En Libye, des médias locaux et internationals signalent que la dégradation de la situation de vie et des conditions sécuritaires, ainsi que la crise du coronavirus, dans les régions qui se trouvent sous le contrôle du général à la retraite, Khalifa Haftar, préconisent la colère de la population et risque de menacer l’autorité de Haftar.

Le Centre national pour la lutte contre les épidémies à Tripoli a annoncé que «le pays avait atteint le niveau 4 de l’épidémie et a déclaré la phase de la propagation sociale du virus».

Il estima que «les principales raisons qui ont entraîné le pays dans cette situation étaient les influences de la division politique et gouvernementale, qui ont limité les efforts du Gouvernement d’union nationale (GNA) et l’ont empêché de faire parvenir le soutien médical nécessaire vers l’est, pour faire face au coronavirus».

Syrte en quarantaine

Comme ultime précaution en sa disposition, la ville de Syrte, toujours sous le contrôle de Khalifa Haftar, a décidé de s’isoler du reste du pays, après avoir marqué une hausse de cas infectés à la Covid-19.

Toutefois, des activistes signalent au journal al-Araby al-Jadeed que «malgré le manque considérable des équipements médicaux et du dispositif médical, le GNA n’a pas pu faire parvenir les aides vers Syrte».

Ils indiquent également que «la ville souffrait des séquelles des affrontements, depuis juin», indiquant que «les forces du GNA étaient positionnées d’un côté et les milices de Haftar, soutenues par les mercenaires de Wagner et se trouvaient de l’autre et à l’intérieur même de la ville».

«Cette situation limite les activités de la mairie et l’empêche de fournir les besoins humanitaires, de carburant et de fourniture sanitaires et alimentaires, et l’empêche de lutter contre la propagation du coronavirus», avaient-ils ajouté.

Par ailleurs, des sources depuis la ville de Syrte ont affirmé au même journal que «plusieurs citoyens avaient quitté la ville, pas seulement à l’ombre de la propagation du coronavirus, mais aussi après avoir éprouvé des difficultés à trouver les nécessités quotidiennes et aussi à cause des coupures d’eaux prolongées et très fréquentes».

«C’est aussi parce qu’ils redoutent les affrontements militaires qui pourraient s’étendre aux quartiers résidentiels que plusieurs ont fui la ville», ajouta les sources.

Elles ont aussi signalé que «la brigade 604 des milices salafistes alliées à Haftar tenaient d’un poing de fer les autorités de la mairie», et ont rapporté que «cette dernière avait du accepter de recevoir les approvisionnements médicaux», sans donner plus de détails à ce sujet.

Les autres villes ne sont pas en meilleur état

Les médias ont aussi signalé «qu’à Ghadamès, comme à Houn, des dizaines de citoyens sont manifestés à cause des coupures d’eau».

Selon eux, «les habitants de Houn ont même organisé une désobéissance civile, le mois dernier, après qu’un citoyen fut assassiné par les milices des Janjaweed».

Des témoins ont rapporté dimanche, que «les habitants de Houn, qui se trouve dans la région d’al-Jofrah, se sont dirigés vers la mairie, portant des bidons vides, pour symboliser le manque d’eau et aussi portaient un cercueil, signe menaçant d’escalade si les autorités locales ne répondent pas à leurs demandes, et ne changent pas les responsables de la mairie et ceux de l’administration publique des eaux».

Ainsi, les observateurs signalent que «la situation humanitaire que traversent les habitants, dans les régions contrôlées par Haftar semble être un nouveau facteur menaçant l’autorité du général à la retraite».

Ils signalent que «les autorités locales à Sebha, la plus grande ville du sud libyen, ne cachent plus leur collaboration avec le GNA, spécialement celle qui concerne les efforts déployés pour la lutte contre la propagation du coronavirus», et redoutent «des évolutions marquantes très prochainement, dans les régions où Haftar s’impose en maître».

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