Libye : L’Égypte s’attache à l’initiative d’Aguila Salah et Washington se prépare à rompre son silence

Au moment où Washington commence à s’intéresser au dossier libyen et à se soucier de l’extension russe dans le pays, des sources égyptiennes ont révélé que « le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Salah Issa, avait rencontré, dimanche, le Directeur des Renseignements secrets de l’Égypte, le général Abbas Kamil, pour négocier les détails de l’initiative qu’il avait annoncée ».

Les sources, tenus à rester anonymes, ont affirmé au site «al-Araby al-Jadeed» que «selon les discussions d’Aguila et de Kamil, Khalifa Haftar n’allait pas rester longtemps à la tête du pouvoir».

«Celui qui remplacera Haftar reflètera la tournure de la situation libyenne », avaient-elles précisé, en ajoutant que «si Haftar devait réellement être remplacé, le Caire pourrait parier sur plusieurs autres personnalités».

Washington entrera-t-elle en scène ?

Les sources ont aussi indiqué que : «Le Caire aurait eu des discussions avec les Américains, avant de se lancer dans l’opération de paix et de favoriser les conditions adéquates», affirmant «qu’écarter Haftar de la scène libyenne était l’un des axes discutés».

Elles ont souligné que «l’administration américaine refusait d’accorder une nouvelle chance à Khalifa Haftar, notamment après avoir réalisé que sa présence signifiait un rôle plus large pour la Russie en Libye».

«Cherchant à limiter le rôle russe, Washington estime actuellement qu’il serait de son intérêt d’élaborer un partenariat avec la Turquie», avaient-elles ajouté.

Une alliance nord-africaine verra-t-elle le jour ?

Les sources ont également raconté que «Le Caire redoutait qu’une alliance regroupant la Turquie, la Tunisie, l’Algérie et le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA) voit le jour, et que Washington soit proche de cette alliance ».

Selon les sources, « si cela arrive, le Caire aura de la peine à défendre ses intérêts liés au dossier libyen, surtout que le rôle légitime de la Turquie pèse déjà lourd en Libye».

Les sources ont également cité l’accord maritime et sécuritaire qu’Ankara avait signé avec Tripoli.

Les enjeux égyptiens visés en Libye

Les sources ont expliqué que «pour le Caire, il n’était pas seulement question de la sécurité des frontières et des affaires d’énergie», mais aussi d’ «un grand dossier qui pourrait s’ouvrir très prochainement, une fois le calme rétabli dans le pays, et qu’un accord politique soit conclu ».

Les sources ont également indiqué que «Le Caire se portait candidate pour participer à la reconstruction de la Libye», en ajoutant que «des parties égyptiennes ont estimé le nombre des travailleurs qui pourraient être envoyés en Libye à environ un million et demi de travailleurs», ce qui aidera aussi l’économie égyptienne accablée par la crise du coronavirus.

Quitter la version mobile