Libye: « Notre accord avec la Turquie a été signé de façon transparente », dit Al-Sarraj

Le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’entente nationale, Fayez al-Sarraj, a affirmé, samedi, que son gouvernement avait signé le protocole d’accord avec la Turquie de façon transparente, et non de la manière dont opère l’autre partie, en référence au général à la retraite Khalifa Haftar.

Les Libyens accusent Haftar d’avoir passé des accords secrets avec des pays de la région, notamment les Émirats arabes unis et l’Égypte, pour le soutenir dans son différend avec le gouvernement libyen internationalement reconnu, concernant la légitimité et l’autorité du pays. Haftar, Abu Dhabi et Le Caire nient généralement de telles accusations.

À l’occasion de la commémoration de la révolution du 17 février 2011, qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi (1969 – 2011), Al-Sarraj a déclaré : « Nous avons signé un protocole d’accord avec la Turquie de manière transparente, et nous ne l’avons pas tenu secret, comme le fait l’autre partie. »

En novembre dernier, Al-Sarraj et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont signé deux protocoles d’accord, le premier concernant la sécurité et la coopération militaire, et le second concernant les zones d’influence maritime entre les deux pays de la Méditerranée.

Un jour après que Haftar ait annoncé son rejet de la résolution du Conseil de sécurité appelant à un engagement en faveur du cessez-le-feu, Al-Sarraj a ajouté que le conseil avait adopté les résultats de la conférence de Berlin, et notamment le cessez-le-feu, mais « tout le monde a remarqué une augmentation des bombardements dans les quartiers résidentiels et des violations, depuis l’adoption de la résolution. »

Mercredi dernier, le Conseil de sécurité a approuvé un projet de résolution appelant à un engagement en faveur d’un cessez-le-feu, dans le cadre des résultats de la Conférence internationale de Berlin sur la Libye du 19 janvier.

Al-Sarraj a souligné que la confirmation par la conférence de Berlin, le 19 janvier, de l’échec de la solution militaire confirme l’échec de l’attaque contre Tripoli.

Les forces de Haftar violent quotidiennement le cessez-le-feu en lançant des attaques contre Tripoli (ouest), le siège du gouvernement d’entente nationale, dans le cadre d’une opération militaire en cours depuis le 4 avril pour s’emparer de la capitale.

Al-Sarraj a confirmé sa volonté de respecter les résultats de la conférence de Berlin, et a appelé à la nécessité de respecter le cessez-le-feu qui a commencé depuis le 12 janvier, sur une initiative turco-russe.

« Sans cessez-le-feu permanent en Libye, parler d’autre chose serait futile », a-t-il souligné.

Et d’ajouter : « Il est impossible d’engager des négociations sous la menace des raids aériens et avec la poursuite des effusions de sang ».

Al-Sarraj a poursuivi: « Notre position est basée sur la légitime défense, et si aucune décision internationale n’est prise pour arrêter les attaques, leur intensité augmentera et nous y répondrons ».

« Notre situation militaire s’est améliorée, et il a été prouvé à tous que l’agresseur (Haftar) ne cherche que le pouvoir, même sur les cadavres des Libyens », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « Nous avons mis en garde contre l’utilisation de la carte du pétrole dans les négociations politiques et nous avons récemment évité une escalade dans les régions pétrolières ».

La Banque centrale de Libye a annoncé, lundi dernier, que les recettes totales du pays en pétrole brut s’élevaient à zéro dollar en janvier dernier, en raison de la crise de la fermeture des vannes d’approvisionnement en pétrole, le mois dernier.

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