Libye : Qui est la partie responsable des attaques menées contre al-Watiya ?

Courrier arabe

Plus de deux semaines se sont écoulées, depuis les attaques menées contre la base libyenne d’al-Watiya, et malgré le silence diplomatique et militaire affiché par la Turquie, l’identité de la partie responsable intrigue toujours les milieux médiatiques et politiques.

Le 4 juillet, une aviation militaire inconnue avait mené des raids, ciblant la base stratégique d’al-Watiya, située à l’ouest de la Libye. Des équipements militaires placés par les Turcs furent détruits, dans le but d’empêcher Ankara d’installer une base militaire fixe au pays.

Les parties officielles insistent sur le silence  

Au niveau officiel, la Turquie n’a annoncé aucune déclaration, à l’exception de celle lancée par un responsable au ministère de la Défense et transmise par l’agence de presse turque, Anadolu.

Le responsable signala : «Bombarder al-Watiya démontre que Haftar et ses alliés étrangers insistent à maintenir le chaos en Libye», sans pour autant donner plus de détails, notamment concernant la partie responsable des attaques.

De sa part, le secrétaire d’Etat au ministère libyen de la défense, Salah al-Namrouche, indiqua que «l’aviation était très développée et qu’il était impossible pour Haftar de se procurer de tels équipements», au moment où le porte-parole des forces du GNA, Mohamed Qanounu signala que «les raids avaient été menés par une aviation étrangère allié à Haftar».

La Russie est la plus proche

Pour trouver plus de détails sur l’affaire, le site al-Jazeera.net a contacté une source privée au sein de la présidence de la république turque, tentant d’obtenir des informations concernant l’identité de la partie qui a bombardé la base.

La source, témoignant sous couverture d’anonymat, affirma que «c’était la Russie qui avait bombardé la base non pas l’Égypte, ou les Émirats arabes unis (EAU), ou les troupes de Haftar»

«Les Russes avaient évité de bombarder les armes turques qui étaient dans la base, et se sont limités aux armes américaines qui se trouvaient sur les lieux», avait-elle raconté, expliquant que «la base contenait des systèmes de défense antiaérienne, des radars et des systèmes de brouillage électronique turcs et tous avaient été épargnés».

La source indiqua également que «les équipements furent transférés récemment en Libye, dans le cadre des plans qui visent à préparer la base pour l’utilisation des troupes turques».

La situation sur terrain reste complexe

Al-Jazeera.net a également interrogé l’ancien chef du MIT, Ismael Hakki, qui a expliqué «qu’il était impossible qu’un affrontement directe se déclenche entre la Turquie et l’Égypte, la Russie ou autre force en Libye».

«Le soutien américain accordé à la Turquie en Libye empêchera l’Égypte et les EAU d’entrer en guerre, et Moscou n’attaquera pas Ankara, tenant compte des collaborations qui les lient aux niveaux des différents dossiers internationaux», avait-il souligné.

Toutefois l’ancien responsable turc n’a pas exclu un scénario où une guerre par procuration se déclenche entre les parties en conflit, en affirmant «qu’Ankara compte soutenir le GNA politiquement et militairement, jusqu’à ce que Syrte et al-Jofrah soient libérées, puis elle soutiendra les négociations avec l’est libyen et ses alliés».

Quitter la version mobile