Au moins 21 personnes ont été tuées dans le nord-ouest du Nigeria lors d’une dernière vague d’attaques sanglantes de «bandits», ces groupes armés qui terrorisent la région, a indiqué vendredi la police locale.
Des hommes armés, menant un raid sur une communauté de l’Etat de Zamfara pour voler le bétail, ont abattu mardi 15 villageois alors qu’ils tentaient de se défendre, a rapporté vendredi le porte-parole de la police locale Mohammed Shehu. Les assaillants sont revenus le lendemain et ont abattu six autres personnes lors des funérailles des premières victimes, selon le communiqué de la police.
Le nord-ouest du Nigeria est au coeur de violences de plus en plus importantes, menées par des groupes armés, appelés communément les «bandits» dans cette région, qui terrorisent les populations, volent le bétail et commettent des enlèvements contre rançon. L’armée nigériane lance régulièrement des opérations militaires aériennes mais faute de présence des forces de sécurité dans la région, les populations, souvent encouragées par les pouvoirs politiques locaux, ont dû s’organiser en milices pour se défendre.
La semaine dernière, près de 100 villageois ont été tués, la plupart par balles, dans l’Etat voisin de Sokoto, à la frontière avec le Niger. Cette région du Nigeria, pays de 200 millions d’habitants déjà en proie à de nombreux conflits sur son territoire, connait une escalade très inquiétante des violences, qui ont fait 8.000 morts depuis 2011 et plus de 200.000 déplacés.
Les «bandits» n’agissaient jusqu’à présent sous aucune influence idéologique, mais l’International Crisis Group (ICG), et divers observateurs en sécurité s’inquiètent que le nord-ouest du Nigeria puisse devenir une «passerelle» entre les différents mouvements jihadistes du Sahel et de la région du lac Tchad, à l’est du Nigeria, où sévit Boko Haram.
