Pologne : une centaine de migrants arrêtée à la frontière avec la Biélorussie

Les forces de sécurité polonaise ont arrêté une centaine de migrants dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’ils tentaient de franchir la frontière avec la Biélorussie.

Les forces de sécurité polonaises ont arrêté une centaine de migrants alors qu’ils tentaient de franchir la frontière avec la Biélorussie dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 novembre, a annoncé le ministère polonais de la Défense.

« Un groupe d’environ cent migrants a été arrêté par les services polonais », a indiqué le ministère, accusant les Biélorusses d’avoir « forcé les migrants à jeter des pierres sur les soldats polonais afin de détourner leur attention ».

« La tentative de franchir la frontière a eu lieu à quelques centaines de mètres de là », près du village de Dubicze Cerkiewne, a souligné le ministère.

Une vidéo diffusée par le ministère de la Défense montre des soldats polonais entourant un groupe important de migrants accroupis par terre la nuit dans une forêt près d’une barrière de fils de fer barbelés.

Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Moyen-Orient, campent depuis des jours par des températures glaciales le long de la frontière polonaise, du côté de la Biélorussie, dans l’espoir de pouvoir entrer dans l’UE.

L’Occident accuse Minsk d’avoir orchestré depuis l’été cet afflux, en réponse à des sanctions occidentales contre la Biélorussie après la répression en 2020 d’un mouvement d’opposition historique.

Varsovie, ainsi que les deux autres voisins européens du Biélorussie, la Lituanie et la Lettonie, refusent d’accueillir ces milliers de migrants.

« Discussions techniques »

La Biélorussie a annoncé mercredi avoir des « négociations » avec Bruxelles pour régler la crise migratoire en cours aux frontières de l’UE, la Commission européenne évoquant seulement des « discussions techniques » avec Minsk sur le rapatriement dans leur pays des migrants.

La Commission « tiendra des discussions techniques sur les rapatriements avec le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM, associée à l’ONU) et avec la Biélorussie », a déclaré sur Twitter un porte-parole de l’exécutif européen.

« Le Biélorussie doit donner accès à l’aide humanitaire et fournir un abri aux migrants dans le pays », a-t-il réaffirmé.

Le président Alexandre Loukachenko et la chancelière allemande Angela Merkel s’étaient entretenus dans la journée par téléphone, pour la seconde fois en trois jours, afin d’évoquer ce dossier qui provoque de graves tensions entre l’UE et la Biélorussie soutenue par Moscou.

Isolé depuis sur la scène internationale, Minsk a soutenu mercredi que l’appel entre Angela Merkel et Alexandre Loukachenko avait abouti à un accord sur l’organisation de pourparlers Biélorussie-UE.

Mais cette annonce a été immédiatement nuancée par Berlin, qui n’a évoqué qu’une coopération entre Minsk et l’UE pour fournir une aide humanitaire aux migrants coincés à la frontière.

Le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak a averti mercredi que cette crise « pourrait durer des mois, voire des années ».

La vieille, les forces de sécurité polonaises avaient fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour repousser une foule qui leur jetait des pierres en tentant de traverser la frontière.

 Les gardes-frontières polonais ont dit avoir enregistré mardi 161 tentatives de « passages illégaux », y compris « deux tentatives de passages en force ».

De leur côté, les organisations humanitaires affirment qu’au moins onze migrants sont morts des deux côtés de la frontière depuis le début de la crise cet été.

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