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Pour la première fois, les détails de l’arrestation de Salman al-Odah, racontés par son fils Abdullah

Courrier arabe

Dans une de ses capsules «la grande saoudite», qu’il présente avec le partenariat d’Amnesty International, le Saoudien Abdullah al-Odah, fils du prédicateur Salman al-Odah a raconté les détails de l’arrestation de son père, qui avait eu lieu le 9 septembre 2017, depuis sa maison à Riyad.

La capsule a été publiée quelques jours après que des organisations humanitaires saoudiennes aient diffusé l’enregistrement d’un appel téléphonique que Salmane al-Odah avait eu, depuis sa prison, avec sa mère et à sa fille et où sa voix semblait fatiguée et anéantie.

Dans ce qui suit, la rédaction Courrier arabe transcrit les déclarations telles qu’elles ont été racontées :

Le mystérieux appel

Vers 18h le téléphone a sonné, mon père a répondu et commença à parler à une personne qui lui demanda de ses nouvelles, puis se mit à lui raconter une histoire : «Une fois j’ai été à tel restaurant, puis je suis allé à telle mosquée… », ce qui avait surpris mon père, car la personne au téléphone raconta les détails du restaurant et de la mosquée où il s’était rendu le jour même, et c’est ainsi qu’il compris que la personne au téléphone l’avait suivi.

Depuis le téléphone, cette personne mystérieuse faisait son possible pour retenir mon père et l’occuper, et c’est en ce moment, qu’on sonna à la porte, alors mon père raccrocha le téléphone et ouvrit la porte.

La police à la porte

Lors que la porte s’est ouverte, des gens vêtus en tenues civiles se sont présentés comme étant des membres de la sécurité nationale, mais lorsque mon père leur demanda des explications et insista à voir leurs identités, ils ont refusé et ont commencé à fouiller la maison, sans présenter de mandat de perquisition ou quelconque autre papier.

Ce jour-là, les petits impuissants regardaient leur père se faire interpellé, eux qui venaient depuis quelques mois de perdre leur mère et leur frère dans un accident.

Ils ne voulaient pas perdre leur père et lui demandèrent d’un ton innocent et fragile: «Où tu vas papa ?» Depuis la porte, il se tourna vers eux, entouré par la sécurité, leur disant : «Je reviendrai inchallah très prochainement, n’ayez pas peur».

Les membres de la sécurité ont demandé à mon autre frère de ne pas s’inquiéter, et lui ont expliqué que ce n’était qu’une question de quelques heures, tout en insistant sur lui de ne rien dire à personne.

«Quelque temps et il reviendra», c’était ce qu’ils avaient dit aux enfants, le temps passa et ces derniers ne fermèrent jamais la porte de la maison, attendant le retour de leur père, qui n’arriva jamais.

Cinq mois sans nouvelles

Depuis son arrestation, cinq mois sont passés sans que nous ayant des nouvelles de mon père, la situation au milieu des rumeurs qui se répandent vite et de l’atmosphère terrifiant, n’était gère du bon temps à vivre.

Un jour, une personne anonyme m’a appelé m’affirmant avoir vu mon père à l’hôpital de la prison et me signalant qu’il était en réanimation, dans un état critique. J’ai dès lors répandu la nouvelle, informant le monde entier et proclamant qu’on nous dise où était mon père.

L’enfer de la prison

Plus tard, on nous a permis de visiter mon père en prison, et c’est depuis là-bas que nous avons tenu compte des conditions misérables qu’il avait vécus.

Il avait les bras et les pieds attachés, et les yeux bandés tout le temps, il était privé de boire et de manger pendant l’enquête, et on enquêta avec lui pendant des jours, lui interdisant de dormir, au point à ce que les enquêteurs se chargeaient de lui à tour de rôle.

On lui lançait la nourriture dans des sachets, alors que ses mains étaient attachées, ils les ouvraient avec sa bouche, au point d’avoir abîmé ses dents.

Le pire dans tout cela, c’était la manière dont il fut transféré d’un endroit vers l’autre ; il était jeté à l’arrière de la voiture qui partait en vitesse, le heurtant au toit et le jetant en bas.

Avec tout ce qu’il avait traversé, mon père, vieil homme soixantenaire, a eu une hypertension qui l’a envoyée au lit de l’hôpital.

Qu’est ce qu’ils voudraient prendre comme accusations?

Les enquêteurs interrogèrent mon père à propos de ses écrits, de ses tweets et des interventions qu’il eut à la télévision et à la radio. Pour eux, c’était çà son crime, bien que mon père n’ait jamais eu de secrets ni de cachotteries ou de choses bizarres.

On lui reprocha également le fait d’avoir resté neutre, vis-à-vis de la crise du Golfe avec le Qatar, et estimèrent que sa non implication était une trahison.

Un long épisode du procès

De toute cette histoire, l’épisode le plus terrifiant était celui du procès mystérieux et secret qu’on avait attribué à mon père. Quelque temps avant son audience, la moitié des juges du tribunal en question furent interpellés par les autorités, ce qui nous avait encore plus inquiétés.

L’ouverture du procès était un 4 septembre, en 2018, je me souviendrai toujours de cette journée. Le procureur avait proclamé la condamnation à mort à l’encontre de mon père, et ce en se basant sur les 37 chefs d’accusation dont il faisait objet.

Les 37 chef d’accusations étaient répartis entre faire du mal sur terre en incitant la société et en appelant à des changements gouvernementaux, rejoindre des unions et des associations internationales, inciter l’opinion publique et allumer les flammes de la turbulence, et comptaient également d’autre accusations ridicules comme le fait d’être en possession de livres interdits et de recevoir sur son téléphone portable des messages opposants au gouvernement.

Tout au long du procès de mon père, les juges sont constamment changés, et à chaque audience, on refusait la présence d’une partie indépendante des ONG.

Ainsi, il importe de noter que ceci est le premier témoignage qui raconte en détails « la barbarie des autorités saoudiennes » et qui décrit les terribles conditions de détention dans les prisons du royaume, à l’ombre de « la corruption juridique et de la non transparence des procédure ».

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